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Musée des Beaux-Arts : rétrospective Denis Laget

Le Musée des Beaux-Arts de Rennes consacre son exposition d’automne à la peinture figurative contemporaine, dans le droit fil de sa politique d’acquisition.

Denis LAGET, Rennes

Denis LAGET, 2010, huile sur toile

Après les grandes rétrospectives dédiées à Gilles Aillaud en 2015, puis à Thomas Huber en 2017, Jean Roch Bouiller, Directeur du musée, met à l’honneur Denis Laget en exposant 80 peintures et un beau choix de dessins. Ils proviennent de la galerie de l’artiste à Paris, des musées d’Orléans et de Saint-Etienne, du Frac Auvergne et de plusieurs collections privées et font écho à la toile acquise par le Musée des Beaux-Arts de Rennes en 2015.

Né à Valence, lauréat de la villa Médicis à Rome (1989-1990), professeur à l’école des Beaux-arts de Saint-Etienne, Denis Laget vit sa passion à Paris et à Tressan.

À l’instar des cubistes et les Fauves, il se plaît à réinterpréter les classiques de l’histoire de la peinture : portraits, natures mortes, fleurs, paysages, vanités qu’il « décline par séries dans une atmosphère délétère, transformant un simple bouquet en memento mori. » Au-delà du sujet, ce qui passionne Denis Laget, c’est la peinture elle-même : « sa longue histoire, sa matérialité, la consistance de la couleur, la vibration de la matière, le rendu de la lumière. »

De la palette au tableau

Denis Laget a une prédilection pour les petits formats, « des formats sans histoire pour une peinture de maison. » Avant de devenir tableau, la toile tient lieu de palette. Les taches de couleur appliquées sur la toile, les traces laissées par le pinceau au gré des émotions de l’instant, inspirent à l’artiste des formes, une atmosphère et au final un sujet. Ainsi surgit le tableau, « dans un recyclage permanent. » Car Denis Laget entretient avec la peinture une relation quasi charnelle. Il travaille en pleine pâte à la brosse et au couteau, d’un geste ample et vigoureux, en jouant de l’apport des couches et des touches sous-jacentes.

Il s’en remet totalement à la couleur et à la matière  dans une gamme de tons assourdis qui font la part belle au vert amande et au vert émeraude, au rose et au pourpre, au bleu turquoise,  aux orangés, aux blancs crémeux.

Paysages, bouquets de fleurs, feuilles de figuier, vanités jaillissent autant de l’imaginaire du peintre que de la matière, onctueuse, épaisse, émaillée, en un mot vivante, entre figuration et abstraction.

Musée des Beaux-Arts, 20 quai Emile Zola 35000 Rennes.
Exposition du 26 octobre 2019 au 9 février 2020.
Coproduction du musée des Beaux-arts de Rennes, du Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence et du Frac Auvergne.
Catalogue de l’exposition : 20 €