Comment se porte l’économie bretonne aujourd’hui ?
Claudine Hurman. Nous avons la chance d’avoir un territoire très résilient, qui se porte globalement mieux que d’autres régions au niveau national. La Bretagne bénéficie de nombreux atouts, à commencer par l’agroalimentaire, secteur très pondérant ici et qui résiste bien en termes d’activité — même si la rentabilité mérite plus de prudence.
À l’inverse, certains secteurs connaissent des difficultés : transport et logistique, hôtellerie-restauration, ou encore le bâtiment-construction, soumis à des hauts et des bas.
Et sur le plan international ?
CH. La Bretagne est peut-être moins exposée que d’autres régions. Par exemple, dans l’agroalimentaire, seulement 14 % du chiffre d’affaires correspond aux exportations, contre 20 % au niveau national. Cette moindre ouverture, souvent perçue comme une faiblesse, joue ici comme un facteur de résilience.
Les entreprises bretonnes ont-elles facilement accès au financement pour les accompagner dans leurs besoins d’investissement ?
CH. Nous n’observons pas de difficultés particulières. Le “robinet” n’est pas fermé. Ce qui freine aujourd’hui, c’est davantage l’attentisme : les entreprises reportent leurs investissements, en attendant d’y voir plus clair.
Nous voyons surtout des demandes liées aux transmissions ou aux opérations de haut de bilan, plus que pour de nouveaux projets industriels. 2024 a été une année relativement forte en investissements ; 2025 devrait marquer un retour à la normale.
Le principal frein reste psychologique : l’incertitude.
Quelles perspectives pour les douze prochains mois ?
CH. Nous n’anticipons pas de baisse drastique de l’activité. La croissance devrait rester légèrement positive. L’inflation est très basse en Bretagne, même en dessous de la moyenne française et européenne : c’est un facteur positif.
Le principal frein reste psychologique : l’incertitude. Elle retarde les décisions d’investissement, alors même que les entreprises résistent et consolident. Pas de signaux d’alarme, donc, mais une vraie attente de visibilité.