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Biomatériaux à base d’algues : la filière cherche son souffle industriel

À l’occasion du premier Salon de l’algue, le 24 novembre 2025, à Rennes (35), les acteurs de la filière ont confronté ambitions industrielles, contraintes réglementaires et limites de la ressource lors d’une table ronde consacrée aux biomatériaux durables. Si les applications se multiplient, le développement d’une filière structurée et pérenne reste freiné par des verrous juridiques et un accès encore restreint à la biomasse. En Bretagne comme ailleurs, des pionniers comme AlgoPaint ou Eranova, cherchent à structurer l’écosystème nécessaire à un véritable changement d’échelle.

Une table ronde consacrée aux biomatériaux issus des algues a mis en lumière les ambitions industrielles de la filière.

Une table ronde consacrée aux biomatériaux issus des algues a mis en lumière les ambitions industrielles de la filière. © 7Jours/Rolland

Dans l’écosystème des algues, les biomatériaux s’imposent comme le dernier maillon d’une chaîne de valorisation ambitieuse. Mais derrière l’enthousiasme pour cette filière biosourcée, une question reste en suspens : la ressource pourra-t-elle suivre ? C’est l’une des nombres questions auxquelles s’est attelée à répondre une table ronde organisée le 24 novembre 2025, lors du Salon de l’algue, à Rennes (35). « Aujourd’hui, la quasi-totalité de la production repose encore sur la récolte sauvage », souligne Stanislas Van Houdenhoven, consultant pour North Sea Farmers (La Haye, Pays-Bas). Pourtant, à l’échelle européenne, de nombreuses innovations sont déjà commercialisées : mousses, teintures, plastiques rigides ou encore revêtements issus d’algues. La demande est croissante et la question des volumes disponibles s’impose. « Il faut désormais structurer un véritable approvisionnement en biomasse, en mobilisant plusieurs sources : la récolte en mer, la collecte préventive des algues dérivantes avant échouage, et l’essor d’une algoculture à plus grande échelle », ajoute-t-il.

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Un modèle à plusieurs vitesses, fondé sur trois temps, émerge donc. « Nous sommes dans le temps 1 avec la ressource sauvage. Il faut activer un temps 2 pour valoriser les algues arrachées par les tempêtes, aujourd’hui non exploitées, et préparer