Fraude au président, faux virements, demandes frauduleuses de documents stratégiques… Les techniques des cybercriminels se professionnalisent et s’outillent désormais d’intelligence artificielle. « Des fraudeurs qui se font passer pour un partenaire pour obtenir un virement ou des documents, tel qu’un contrat par exemple, qui peuvent être utiles dans un contexte de concurrence », explique Jean-Nicolas Robin, avocat spécialisé en cybersécurité au cabinet rennais Avoxa.
L’IA rebat les cartes : imitation vocale, reproduction d’écriture, falsification d’identité numérique… Autant de méthodes qui rendent l’arnaque très difficile à détecter. « L’intelligence artificielle améliore la sophistication et la complexité d’identification des fraudeurs. Il y a des technologies pour imiter la voix, la manière d’écrire de l’expert-comptable par exemple », alerte l’avocat. Et de rappeler que « les décisions de justice ne sont pas toujours favorables à la victime. »
Une table ronde pour comprendre une menace en pleine mutation
La rencontre prendra la forme d’une table ronde, le 11 décembre à partir de 8 h 15, animée par Jean-Nicolas Robin, Hugues Meili, président-directeur général de Niji et Gwendal Chevalier, expert du Ministère de l’Intérieur sur les questions de cybersécurité.
Hugues Meili apportera un éclairage technologique, « pour témoigner en tant qu’expert des solutions technologiques et sur les possibles dispositifs à mettre en œuvre dans les sociétés pour sécuriser ».
Au-delà de l’analyse des risques, l’enjeu est d’accompagner les dirigeants dans l’adoption de nouveaux réflexes organisationnels et juridiques afin de prévenir les tentatives d’escroquerie.
Le renouveau d’une dynamique collective
Cette matinale marque la relance de l’association Droit & Stratégie d’Entreprise, regroupant l’Ordre des avocats du barreau de Rennes, le Medef 35, le CJD, l’Edago et l’IGR-IAE de Rennes.
Une initiative née sous l’impulsion du Medef 35 lors de la présidence d’Henri Chevet (1994-2000), puis mise en pause il y a une dizaine d’années.
L’objectif de ce nouveau cycle : renouer avec une tradition d’échanges. « Nous voulons créer un espace de dialogue, dans un esprit de club entre chef d’entreprise et avocats », explique Bernard Martinier, associé EY Société d’avocats et président de l’association. « Ce sont des rencontres où l’expertise des avocats s’associe à l’expérience de dirigeants afin de décrypter des sujets d’actualité sensibles. »
Une vision partagée par Isabelle Garin Vigier, vice-bâtonnière du barreau rennais : « La matinale doit s’articuler autour du dirigeant, sans être trop technique. Le droit doit être au service de la stratégie, c’est un outil de valeur ajoutée. »
Quatre rencontres annuelles sont prévues, chacune dédiée à une thématique stratégique différente.
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