À l’heure où s’achève le mandat municipal, les finances locales bretonnes oscillent entre apaisement conjoncturel et inquiétudes structurelles selon la Direction Ouest de La Banque Postale. Après deux années marquées par la flambée des prix, les dépenses de fonctionnement ralentissent enfin. Elles progressent de 2,8 % pour le bloc communal, de 2,2 % pour les départements et de 1,1 % pour les régions. Le reflux de l’inflation et la modération des dépenses sociales expliquent ce souffle nouveau.
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Pourtant, la pression salariale continue de peser, notamment avec la hausse annoncée de la cotisation Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) qui grèvera les marges de manœuvre à moyen terme.
Préserver l’équilibre budgétaire
Les recettes, elles, évoluent de façon contrastée. Le rebond des droits de mutation à titre onéreux* (DMTO) redonne de l’air, mais cette ressource liée à la vitalité du marché immobilier reste incertaine. L’épargne brute, légèrement en hausse, traduit une stabilisation bienvenue après la baisse enregistrée en 2023, sans pour autant signaler un véritable redressement.
L’investissement local atteint un niveau élevé, mais au prix d’un recours accru à l’emprunt et d’un prélèvement sur les trésoreries, surtout dans le bloc communal. La dette progresse modérément, signe d’une prudence forcée plus que d’une aisance retrouvée.
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En filigrane, la question centrale demeure : comment financer durablement l’action locale dans un contexte de fiscalité recentralisée, de dotations sous tension et de charges structurelles rigides ? À l’approche de la fin du mandat municipal, les collectivités bretonnes avancent sur un fil, entre la nécessité d’investir et la contrainte de préserver l’équilibre budgétaire.
*Les droits de mutation à titre onéreux sont à payer par l’acheteur, lors de l’achat du nouveau logement. Ils sont versés au notaire lors de la signature de l’acte de vente définitif.