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ÉDITO. Si on n’a pas connu l’échec à 50 ans, on a raté sa vie 

Dans le monde entrepreneurial, l’échec agit comme un révélateur. Il rappelle que la volonté de persévérer,  ce « désir » que Spinoza identifiait comme l’essence même de l’homme, ne saurait être étouffée par un revers.

Le chemin entrepreneurial  se construit aussi sur ses cicatrices. Une vie sans échec est surtout une vie sans audace.

Le chemin entrepreneurial se construit aussi sur ses cicatrices. Une vie sans échec est surtout une vie sans audace. ©Shutterstock

Un projet avorté, une stratégie qui échoue, une innovation rejetée par le marché : chacun de ces moments n’est qu’un coup de frein passager. Le cours de l’existence, comme celui d’une rivière, trouve toujours un chemin pour contourner l’obstacle et poursuivre sa trajectoire.

Dans un écosystème économique marqué par l’incertitude, il est urgent de réhabiliter cette culture de l’échec. L’entrepreneur qui trébuche accumule une expérience que nul succès immédiat ne saurait offrir. Chaque erreur, chaque détour, nourrit la lucidité, affine le discernement et renforce la capacité à créer de la valeur durable.

La véritable faillite ne réside pas dans l’échec, mais dans la perte du désir. L’essentiel est de garder intacte l’envie d’avancer. En ce sens, transmettre à nos enfants ce qu’un grand philosophe nommait « l’envie d’avoir envie » constitue sans doute le plus grand héritage que nous puissions leur laisser.

Il est temps de rappeler que le chemin entrepreneurial, et humain, se construit aussi sur ses cicatrices. Et qu’une vie sans échec est surtout une vie sans audace.

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