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ENTRETIEN. Dans l’industrie bretonne, « des fondamentaux intéressants et des perspectives de marché au rendez-vous », malgré le contexte incertain

L’Open de l’industrie a rassemblé les industriels bretons, mardi 7 octobre 2025 à Lannion (22). Si certains secteurs industriels sont confrontés à des difficultés, d’autres profitent d’une conjoncture favorable. Mais l’industrie bretonne semble avoir des atouts dans sa poche. Thierry Troesch, co-chef de file de France industrie en Bretagne, également dirigeant de ST Industries et David Duval, directeur délégué de l’IUMM Bretagne en sont convaincus. Une nouvelle feuille de route, nommée "Bretagne, terre d'industrie" doit donner le cap. Entretien.

Thierry Troesch est co-chef de file de France industrie en Bretagne, également dirigeant de ST Industries et David Duval, directeur délégué de l’IUMM Bretagne.

Thierry Troesch est co-chef de file de France industrie en Bretagne, également dirigeant de ST Industries et David Duval, directeur délégué de l’IUMM Bretagne. ©IUMM

Comment se porte l’industrie en Bretagne ?

Thierry Troesch. Ces dernières années, nous avons continué à créer de l’emploi. Les carnets de commandes étaient plutôt bien remplis, malgré le Covid. Après cet épisode, il a eu un rebond général. Aujourd’hui, la situation est beaucoup plus contrastée. Il y a des secteurs en souffrance comme l’automobile, le machinisme agricole. Certaines entreprises connexes au secteur du bâtiment ont aussi des difficultés conjoncturelles significatives.

À l’inverse, quels sont les secteurs qui ont le vent en poupe ?

T.T. Les entreprises liées à l’aéronautique civil et militaire, au spatial et à la défense se portent plutôt bien. Dans ce dernier secteur, même si les budgets de l’État ont augmenté, les vastes programmes annoncés, dans le cadre du contexte géopolitique que l’on connaît, ne se traduisent pas par des commandes qui ruissellent. Certaines entreprises sont en attente.

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Il y a également des opportunités à saisir durablement notamment, dans le domaine du nucléaire civil. En Normandie et dans les Pays de la Loire, les entreprises sont déjà en ordre de marche. Nous essayons d’acculturer les entreprises bretonnes de manière à ce qu’elles puissent participer à la réalisation d’activités liées aux nouveaux EPR ou au retraitement des combustibles pour les comptes d’EDF et d’Orano en particulier. Mais cela reste très contrasté.

Qu’en est-il du secteur clé de l’agroalimentaire ?

David Duval. Dans le secteur agroalimentaire, il y a beaucoup de volatilités et d’inconnues. La visibilité n’est pas évidente pour les carnets de commandes, comme dans d’autres secteurs. Les marges sont rognées.

Les entreprises continuent-elles de recruter ?

D.D. Au premier semestre, dans toutes les industries, nous avons des chiffres d’affaires et des rentabilités dégradés. Les recrutements restent bien présents car il y a des besoins de main-d’œuvre qui restent importants.

Il y a 18 000 intentions de recrutements dans l’industrie en 2025, contre 20 000 en 2024.

Mais on sent un petit recul de l’apprentissage. Alors que celui-ci avait bien progressé ces dernières années, les entreprises recrutent…