Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

Justice administrative : le tribunal de Rennes face à l’explosion du contentieux

Avec environ 8 500 affaires enregistrées sur les douze derniers mois, le tribunal administratif de Rennes (35) fait face à une croissance inédite de son activité. Son président, Alain Poujade, décrit une intensification du contentieux de la vie quotidienne en Bretagne et souligne le rôle pivot du juge administratif dans une région où les débats environnementaux, sociaux et démocratiques sont légion.

Didier-Roland Tabuteau, vice-président du conseil d'Etat, Alain Poujade, président du tribunal administratif de Rennes et Guy Quillevere, premier vice-président de la cour administrative d'appel de Nantes

Didier-Roland Tabuteau, vice-président du conseil d'Etat, Alain Poujade, président du tribunal administratif de Rennes et Guy Quillevere, premier vice-président de la cour administrative d'appel de Nantes © 7Jours/Rolland

Lorsqu’il évoque le tribunal qu’il dirige depuis mai 2024, Alain Poujade n’est pas avare de chiffres vertigineux mais se défend d’assurer la gestion d’une usine à jugements. Pour lui, « le tribunal administratif de Rennes est un tribunal de la vie quotidienne ». Mais cette proximité avec les citoyens bretons n’empêche pas une montée en puissance des jugements, et notamment des référés. Sur les douze derniers mois, le nombre de jugements rendus dépasse les 7 000, pour plus de 8 400 affaires enregistrées. Un volume en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Et 2025 pourrait franchir un nouveau seuil, avec une projection comprise entre 8 400 et 9 000 entrées d’affaires.

LIRE AUSSI : Hadrien Chouamier, bâtonnier du barreau de Saint-Malo – Dinan : “Notre barreau pourrait accueillir davantage d’avocats”

Le ressort du tribunal couvre les quatre départements bretons, soit 3,4 millions d’habitants et plus de 1 200 communes. L’Ille-et-Vilaine concentre 40 % des recours, contre 21 % pour le Morbihan, 19 % pour le Finistère et 16 % pour les Côtes-d’Armor. Pour juger ces litiges, 29 magistrats et 39 agents assurent la continuité du service public. « Nous sommes capables de ju