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SPORT & BUSINESS. Baseball à La Guerche-de-Bretagne : « Sur 220 clubs en France, nous sommes le club ayant le plus de licenciés. »

Depuis 1987, La Guerche-de-Bretagne (35) vibre au rythme du sport qui cartonne aux États-Unis, le baseball. Le club des Hawks s'appuie sur un budget de 200 000 euros. Face à la baisse des subventions publiques, l'enjeu est désormais de développer les partenariats et le mécénat. Entretien avec Yannick Pasquer, vice-président du club.

Le club de la petite commune bretonne compte 300 licenciés ©DR

Le club de la petite commune bretonne compte 300 licenciés ©DR

Comment se porte le baseball en France aujourd’hui ?

Yannick Pasquer. Le baseball se porte bien avec une hausse des adhérents et licenciés en France ainsi qu’un boom de la pratique féminine. C’est d’ailleurs le public féminin qui fait les nouveaux licenciés aujourd’hui. On retrouve 12 000 licenciés en France pour environ 220 clubs. Enfin, la pratique loisir se développe aussi, davantage que la partie compétition.

Le complexe de La-Guerche-de-Bretagne ©DR

Comment s’organisent les tournois et y a-t-il une ligue qui chapeaute les rencontres ?

YP. Il y a une fédération française de baseball et de softball qui organise les championnats de France auxquels nous avons déjà participé. Ensuite, on trouve une ligue par région. Dans la ligue de Bretagne, on retrouve 17 clubs dont le nôtre et chez les jeunes nous sommes régulièrement en tête de classement. Par ailleurs, l’équipe première évolue quant à elle en division 3 nationale.

Pouvez-vous nous parler des Hawks et de la manière dont ils se sont développés depuis 1987 ?

YP. Les Hawks sont dans une commune, La Guerche-de-Bretagne, qui évolue peu en termes de démographie. Donc nous avons ouvert des sections dans des communes à moins d’une demi-heure de la Guerche, notamment Châteaugiron et Janzé deux communes entre 8 000 et 10 000 habitants avec un potentiel de jeunes et d’adultes qui peuvent s’orienter vers le baseball. Nous avons donc aujourd’hui 300 licenciés fédéraux (25 % de femmes), dont 110 à Châteaugiron et 50 à Janzé. Sur 220 clubs en France, nous sommes le club ayant le plus de licenciés.

Yannick et Bruno Pasquer, respectivement vice-président et président du club ©DR

Yannick et Bruno Pasquer, respectivement vice-président et président du club ©DR

Comment le club se finance-t-il ?

YP. Le budget est d’un peu plus de 200 000 euros, avec un tiers des fonds provenant des activités pédagogiques à destination des publics scolaires, des centres aérés ou encore des entreprises. Nous le faisons aussi lors des opérations « Du stade vers l’emploi » où des recruteurs rencontrent des demandeurs d’emploi après une matinée de baseball. Le deuxième tiers, ce sont les partenariats et les subventions. Enfin, l’organisation des tournois et leurs recettes constituent le dernier tiers.

Nous devons nous ouvrir davantage aux partenariats et au mécénat. Dans le cadre de politiques RSE, nous pensons que le baseball peut donner naissance à de nouveaux partenariats avec le secteur privé.

Les partenariats et le mécénat sont-ils des sources de financement indispensables pour le club ?

YP. Oui et vont l’être d’autant plus demain. Les collectivités territoriales sont exsangues financièrement et le sport n’est pas forcément leur priorité. Les subventions se font rares, mais nous avons encore des fonds avec les communes et communautés de communes. Donc nous devons nous ouvrir davantage aux partenariats et au mécénat. Dans le cadre de politiques RSE, nous pensons que le baseball peut donner naissance à de nouveaux partenariats avec le secteur privé. Par exemple, Alliance Club Emploi que nous avons créée avec le club de foot de la Guerche et une trentaine de partenaires privés. Pour notre club en particulier, nous avons une dizaine de partenaires privés. Des rencontres ont lieu autour du recrutement et de la fidélisation dans nos territoires.

Bruno Pasquer, président du club ©DR

Comment le club est-il structuré et compte-t-il des salariés ?

YP. Les Hawks sont structurés autour de 14 équipes, 26 coachs bénévoles et deux salariés à temps plein depuis une dizaine d’années. À cela s’ajoute une centaine de bénévoles. Bruno Pasquer, mon frère, préside le club et moi je suis vice-président. Depuis la rentrée 2025, nous avons également un apprenti multisports qui deviendra, à terme, animateur sportif. Ils encadrent nos 300 licenciés, un chiffre en légère baisse par rapport à 2024. C’est la conséquence directe du resserrement de l’attribution du pass sport, mis en place par le gouvernement après le Covid, et de la suppression du coupon sport, qui venait des départements. Par ailleurs, nous déplorons le manque de structures adaptées à la pratique de notre sport, notamment à Châteaugiron où nous évoluons sur un terrain de foot depuis dix ans.

Quels sont les projets à venir et quel avenir entrevoyez-vous pour le club ?

YP. Nous avons des projets en faveur de la vie associative du club, notamment avec des voyages à l’étranger, financés par les actions que mènent les parents des jeunes licenciés. Nous sommes en phase de structuration du club pour atteindre les 500 licenciés et quatre à cinq salariés à temps plein. Le but est de professionnaliser l’encadrement, avoir une direction salariale et permettre d’assurer plus facilement la transmission du club. Cela permet aussi aux bénévoles de libérer du temps pour eux.