À l’échelle de la planète, la guerre des métaux fait rage… Et la Bretagne n’est pas épargnée ! Les pays producteurs de minerais se servent de la richesse de leurs sous-sols comme d’une arme. Une arme redoutable qui pèse fortement sur la souveraineté de nos états et qui peut lentement étrangler nos économies. Une arme ancestrale certes, mais que la Chine manie avec une dextérité toute stratégique : elle planifie depuis de nombreuses années l’extraction et la gestion de ses ressources dans un contexte d’économie mondialisée et hypertechnologique. Un seul exemple de sa toute-puissance : elle produit 90 % des terres rares* mondiales.
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L’Europe quant à elle n’en produit que 3 % alors qu’elle en consomme près de 20 %… Le gouvernement chinois a bien l’intention de profiter de cette flagrante domination. Le 9 octobre 2025, le gouvernement chinois annonçait de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées à l’extraction et à la production de terres rares. Toute demande d’exportation destinée à des clients militaires étrangers se verra systématiquement refusée et douze minerais rares sont désormais placés sur la liste de limitation des exportations.
L’indépendance des États européens étant fortement menacée, ses dirigeants s’emparent de la question dans une urgence toute relative. Emmanuel Macron a notamment insisté sur la « souveraineté industrielle » de la France, tandis que l’Europe légiférait sur le même thème**.
*Terres rares :
Lanthane, cérium, praséodyme, néodyme… Les terres rares, ce sont dix-sept matières premières très présentes sur Terre mais qui sont dites rares car elles sont souvent très diluées dans les sous-sols. On en trouve dans la plupart des appareils de technologie de pointe (moteurs électriques, électronique, appareils médicaux, défense), tels que les drones, les disques durs, les éoliennes ou les avions de chasse.
Une ruée vers les minerais stratégiques
C’est dans ce contexte mondial de « ruée vers les minerais » que le chercheur d’or canadien Keith Barron, à la tête d’Aurania, a décelé une formidable opportunité dans les sous-sols bretons. Mais cette fois-ci, ce n’est plus seulement l’or qui l’intéresse, c’est aussi l’antimoine, l’argent, le bismuth, le cobalt, le cuivre, l’étain, le germanium… Et les terres rares.

Découpées en trois grandes zones (Epona, Taranis et Bélénos), allant du Morbihan au Maine-et-Loire en passant par l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, ces demandes de Permis d’exploration minier (PER) suivent précisément le « cisaillement sud armoricain ». ©Camino-cadastre minier numérique
Keith Barron a donc créé la société par actions simplifiée Breizh Ressources pour déposer une demande d’exploration en Bretagne afin de mener les études géologiques et techniques nécessaires à la confirmation de la présence de ces précieux minerais. Sur le papier, près de 850 km2 sont concernés par la demande faite aux services de l’État. Découpées en trois grandes zones (Epona, Taranis et Bélénos), allant du Morbihan au Maine-et-Loire en passant par l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, ces demandes de Permis d’exploration minier (PER) suivent précisément le « cisaillement sud armoricain ». Une caractéristique géologique propre aux massifs anciens qui regorge de minerais.
Si l’État nous accorde les PER, nous nous lançons dans un très long processus. – Guillaume Mamias, responsable environnement à Breizh Ressources.
Dix ans d’exploration avant une éventuelle mine
« Il y a dans le monde un déséquilibre flagrant de l’approvisionnement en métaux et notre mission consiste seulement à explorer les sols comme l’ont demandé Emmanuel Macron et Bruno Lemaire dès 2022 », dit Jan-Pol Pallier, vice-président d’Aurania et responsable des projets d’exploration de Breizh Ressources. Prudents, les respo…