Pouvez-vous détailler la stratégie que vous avez définie pour les ports bretons ?
Loïg Chesnais-Girard. Depuis sept ans que je suis président de la région, je considère que les ports bretons doivent se renforcer et constituer, ensemble, une force que je résume en une phrase : « Un port, plusieurs quais ». Cela veut dire que le concurrent de Lorient, ce n’est pas Brest et celui de Saint-Malo n’est pas Roscoff. Nous devons être organisés comme un système portuaire qui doit utiliser la force régionale et s’appuyer sur les initiatives locales. Le meilleur exemple, le plus abouti, c’est BrestPort : une société dans laquelle la Région est actionnaire majoritaire (51 %) au côté de laquelle il y a la métropole de Brest et la CCI du Finistère qui gérait précédemment le contrat.
C’est un bon modèle dans la mesure où il unit les forces et ne génère pas d’exclusivité d’un acteur en particulier. Et cela oblige à la coopération ! L’actionnariat régional incite également à la synergie avec les autres ports.
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Vous essayez donc de faire évoluer le modèle même de gestion des ports bretons ?
LC-G. Les systèmes d’exploitation étatique dont nous avons hérité sont anciens et reposaient sur le modèle des concessions de 30 ans, de 50 ans… Depuis que nous reprenons les ports, nous réfléchissons à des modèles plus modernes parce que nous voyons bien que le modèle concessif est arrivé au bout, notamment en termes de stratégie et de coopération régionale. Dans ce système, par exemple, quand vous êtes le concédant de Saint-Malo, votre premier concurrent, c’est Lorient ! Ce n’est déjà plus le cas aujourd’hui : dans les…