Thierry Marx, président de l’Umih, principal syndicat patronal du secteur de l’hôtellerie et la restauration, demandait clairement il y a quelques semaines, «une régularisation rapide de nos salariés étrangers, reconnus pour leurs compétences et qui se retrouvent plongés dans l’illégalité du jour au lendemain », un secteur faisant le constat de difficultés d’embauche avec 200 000 postes non pourvus.
Certaines entreprises se heurtent ainsi à une situation kafkaïenne : elles œuvrent dans des secteurs où la pénurie du travail se fait ressentir, tout en faisant face à des difficultés d’embauche. L’emploi des travailleurs étrangers représente alors pour elles une solution, mais des obstacles législatifs rendent cette option extrêmement périlleuse.
On pourrait penser qu’il s’agit d’une blague de Coluche : C’est l’histoire d’un mec qui avait des idées et une vision sur comment son quotidien de travail devait se dérouler. Il ne compte pas ses heures, ne voit pas ses enfants grandir, se fait connaitre de par sa qualité de travail et son sérieux professionnel, et décide de s’agrandir en embauchant des salariés. Et là, en publiant une offre sur Pôle Emploi, il se rend compte qu’il n’y a pas de candidats aux profils adaptés au poste, voire pas de candidats tout court.
Il décide alors d’embaucher un travailleur étranger et là, est confronté au paradoxe d’une administration qui poursuit un double objectif politique :
– Répondre aux besoins des entreprises dans des secteurs d’activité dits sous « tension »
– Maitriser le flux de l’immigration entrante en France.
Peut-on embaucher une personne de nationalité étrangère en France ?
La réponse est oui.
Pas de difficultés particulières si la personne est ressortissante d’un pays membre de l’UE.
Si la personne est ressortissante d’un pays étranger hors Union européenne ?
Oui, mais il faut distinguer deux cas de figure différents.
Si l’étranger vit à l’étranger, l’employeur doit d’abord faire des démarches auprès de la DREEDS (anciennement DIRECCTE) grâce à une plateforme dématérialisée mise en place depuis le 1er avril 2023, puis inviter son futur salarié à se rapprocher des autorités consulaires / ambassade française de son pays d’origine, pour obtenir un visa long séjour portant la mention travail.
Lorsque l’étranger est déjà présent en France, l’employeur doit vérifier que ce dernier possède une autorisation de travail lui permettant d’exercer une activité professionnelle. À…