Couverture du journal du 10/05/2024 Le nouveau magazine

Séché Urgences Interventions : Des pompiers de l’environnement

Basé à La Guerche-de-Bretagne, Séché Urgences interventions, ce sont près de 30 salariés qui opèrent pour faire vivre une activité de pointe : la gestion des sinistres. Filiale du groupe mayennais Séché Environnement (5 700 salariés et près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires) et "plus grand site de France dédié aux urgences environnementales", la structure vient de tripler sa surface. Reportage dans ce centre digne d’une base de pompiers.

De droite à gauche : Franck Morineau, Directeur des opérations, Séché Environnement ; Jean-Noël Guerre, Directeur régional de l’ADEME ; Joël Séché, Président de Séché Environnement ; Gilles Traimond, Sous-Préfet de Fougères-Vitré ; Elisabeth Guiheneux, Vice-Présidente de Vitré Communauté et maire de la Guerche-de-Bretagne ; A l’arrière plan : Mickaël Prestavoine, Directeur des opérations, Séché Urgences Interventions ; Maxime Séché, Directeur général de Séché Environnement ; Christophe Mourrieras, Directeur Départemental de la protection des populations de la Vendée ; Eric Fisse, DREAL Bretagne ; Constance Descotes, Directrice de la communication de Séché Environnement ©LaurinePaumardPhotographe

De droite à gauche : Franck Morineau, Directeur des opérations, Séché Environnement ; Jean-Noël Guerre, Directeur régional de l’ADEME ; Joël Séché, Président de Séché Environnement ; Gilles Traimond, Sous-Préfet de Fougères-Vitré ; Elisabeth Guiheneux, Vice-Présidente de Vitré Communauté et maire de la Guerche-de-Bretagne ; A l’arrière plan : Mickaël Prestavoine, Directeur des opérations, Séché Urgences Interventions ; Maxime Séché, Directeur général de Séché Environnement ; Christophe Mourrieras, Directeur Départemental de la protection des populations de la Vendée ; Eric Fisse, DREAL Bretagne ; Constance Descotes, Directrice de la communication de Séché Environnement ©LaurinePaumardPhotographe

Xavier Battais, ingénieur chimiste ©S.Se7Jours

Xavier Battais, ingénieur chimiste ©S.Se7Jours

Depuis 2019, en plus des 8 autres bases en France, c’est à La Guerche-de-Bretagne, que se trouve le QG de Séché Urgences Interventions, filiale du groupe mayennais Séché Environnement, comptant une cinquantaine de véhicules de service (quad, bateaux, camions…). L’entrepôt vient d’être agrandi, passant de 800 à près de 4 000 m², « le plus grand site de France dédié aux urgences environnementales », évoque Constance Descotes, cadre au sein de l’entreprise.
Pour palier les urgences et intervenir au plus vite, 30 experts permanents composent les équipes, appuyés par 230 techniciens et chimistes de réserve mobilisables au sein du groupe. Pour ces travaux et nouveaux équipements, près de 8 millions d’euros d’investissement ont été nécessaires. Alors que l’entreprise réalise actuellement une centaine d’interventions à l’année, « qui peuvent durer quelques heures ou plusieurs mois selon l’urgence », selon Xavier Battais, ingénieur chimiste chez Séché Urgences Interventions, elle veut accroître sa capacité d’intervention.

©S.Se7Jours

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30 experts permanents, appuyés par 230 techniciens et chimistes de réserve mobilisables au sein du groupe

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« Tout est parfaitement ordonné car on doit être prêts à partir très vite. Nous sommes un peu les pompiers de l’environnement », évoque Xavier Battais. Et pour cause : depuis la base, les équipes sont appelées pour des sinistres divers et variés en France et à l’international. « Les sinistrés appellent un numéro vert national. Cela peut être des industriels, les services de l’État, des assureurs ou des particuliers », explique Constance Descotes. La majorité des interventions ont lieu sur des sites industriels.

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Pour ces travaux et nouveaux équipements, près de 8 millions d’euros d’investissement ont été nécessaires

Comment se passe une intervention ?
« Nous arrivons juste après les pompiers pour évaluer les sinistres, analyser les produits chimiques présents avant de procéder à la dépollution », précise Xavier Battais. Pour mener à bien ce travail, des camionnettes sont entièrement équipées en mini-laboratoires pour entamer le travail sur place rapidement. Drones, détecteur de gazs, et même un engin sous-marin font partie de l’attirail de ces pros. Un équipement de sécurité et un protocole cadré sont aussi nécessaires, car « le risque est partout, souligne Xavier Battais. Il nous arrive d’être exposés à des agents chimiques de guerre par exemple. » Les chimistes doivent en outre passer dans des cabines et douches de décontamination après une intervention, des démarches qui « demandent du temps ».

Parés !

Les terrains d’intervention sont variés : les équipes sont par exemple intervenues sur une marée noire au Pérou en 2022 ; elles ont participé à la décontamination du plomb dans la crypte de Notre-Dame-de-Paris et dans les écoles de l’île de la Cité après l’incendie de la cathédrale en 2019 ; la même année à Rouen, elles ont agi après la catastrophe Lubrizol (récupération des fûts de produits chimiques endommagés et des hydrocarbures déversés dans les bassins de la Seine) et ont évalué le risque d’amiante après l’incendie d’immeubles le mois dernier dans la même ville ; en 2021, elles sont intervenues dans des opérations de pompage lors du déraillement d’un train d’acide phosphorique dans les Ardennes… Séché urgences est aussi sollicitée en cas de risques biologiques, comme la grippe aviaire par exemple. Dans un autre genre, « nous avons aussi aidé dans le cadre de l’évacuation d’un baleineau », termine Xavier Battais.