En juin dernier, nous invitions Philippe Grisard, vigneron-pépiniériste emblématique de Savoie, à venir nous présenter ses vins et nous parler de son engagement envers les vieux cépages savoyards. A l’issu de la dégustation, Philippe proposait quelques vins à la vente. Hormis une superbe cuvée d’Altesse (plus connu sous le nom de cépage Roussette), les participants sont surtout repartis avec quelques bouteilles de Persan, Mondeuse blanche (moins de 20 hectares plantés en France) et Etraire de la Dhuy (moins de 5 hectares plantés en France). Que-saco ? Simplement 3 cépages oubliés, qui ont manifestement trouvé leur clientèle.
Je pourrais vous citer bien des exemples ! Parmi les vignerons les plus célébrés de Corse aujourd’hui, la famille Arena ou Jean-Charles Abbatucci doivent en partie leur renommée à l’idée d’avoir conservé des cépages anciens et de les avoir remis au goût du jour.
Le retour en grace des cépages anciens
Nicolas Gonin, vigneron en Isère va plus loin et pense lui aussi que l’avenir de la viticulture française se joue en partie sur la réhabilitation de son héritage… Aujourd’hui, « grâce aux cépages anciens, je vends à New York, Chicago, Tokyo alors que je suis complètement inconnu », dit-il, estimant qu’il serait proche du dépôt de bilan avec des cépages conventionnels. « On a sauvé les cépages anciens jusqu’au moment où ce sont les cépages anciens qui nous sauvent », dit-il (source R.V.F.)
Je tempèrerais volontiers son propos. Il en irait certainement tout autrement en Champagne, en Bourgogne ou dans le Bordelais.
Néanmoins, le cas italien est intéressant. L’Italie « l’autre pays des grands vins », doit en partie la reconnaissance de son vignoble au recours aux cépages internationaux.
Mais depuis 2000, un frein considérable est constatable, na…