Le grand public connaît bien votre carrière. Ce qu’il connaît un peu moins, ce sont vos origines bretonnes. Pouvez-vous en dire plus ?
Alain Chamfort. Une grande partie de ma famille, notamment du côté paternel, – mais aussi un peu du côté maternel – est d’origine bretonne. En résumé, les trois quarts de mes parents sont bretons. Précisément, mon père est né près de Pontivy, dans le Morbihan, une région très agricole. D’où mon nom d’origine d’ailleurs, Le Govic.
Au sujet de mon pseudonyme, pour être tout à fait honnête, je me suis laissé entraîner par Claude François qui estimait que mon patronyme sonnait trop breton. Mes origines étaient trop visibles et il avait peur que cela me catalogue en tant que chanteur breton. Je ne connaissais pas Nicolas de Chamfort (poète, journaliste et moraliste français, ndlr) quand il me l’a proposé, mais je trouvais qu’il y avait un petit côté romantique du 18e siècle.

La couverture du dernier album d’Alain Chamfort ©DR
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Brest, Saint-Aubin-du-Cormier, Tréguier, Vannes, Fougères, Rennes bientôt… Vous revenez donc souvent en Bretagne ?
AC. Ces derniers temps, j’y reviens régulièrement, notamment pour des concerts. C’est assez récent d’ailleurs, finalement jusqu’à il y a peu, je n’avais pas trop l’habitude de revenir sur le territoire breton. Je revenais quand j’étais petit pour voir la famille de mon père mais ça s’arrêtait là. C’est en quelque sorte un retour aux origines et j’en suis ravi. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, en concert à Quéven (Morbihan) en février dernier, de nombreux petits-cousins sont venus se présenter à moi, avec des arbres généalogiques, des photos de mes arrière-grands-parents… C’était touchant. Aujourd’hui, je me sens Breton.
« En concert à Quéven (Morbihan), de nombreux petits-cousins sont venus se présenter à moi, avec des arbres généalogiques, des photos… C’était touchant. Aujourd’hui, je me sens Breton. » – Alain Chamfort
Quel sera le programme lors du festival Mythos, le 31 mars 2025 ?
AC. Sur scène, je présenterai six ou sept titres de mon dernier album l’Impermanence avec des musiciens réunis par Adrien Soleiman à la direction musicale. Mais aussi des pépites moins connues des précédents albums, sans oublier quelques incontournables, revisités dans de nouveaux arrangements. J’avais envie d’avoir une vision extérieure de quelqu’un sur mes albums et les faire redécouvrir. Je prends toujours autant de plaisir à monter sur scène, même après toutes ces années, je veux maintenir le lieu avec le public.
Vous évoquez ce seizième album comme le « dernier ».
AC. J’ai toujours des projets. Je chante aux Folies bergère la semaine prochaine, je participe aux Francofolies et trois ou quatre autres festivals cet été 2025. Mes anciens disques, pour lesquels j’ai enregistré quelques titres inédits, vont aussi être réédités en vinyles d’ici à septembre 2025. En fin d’année, en plus de mon spectacle pour l’Impermanence, j’en présente un autre en parallèle, nommé Le meilleur de moi-même, avec ma complice de toujours, la chanteuse et animatrice franco-américaine Valli. Le fait que cet album soit le dernier ne veut pas dire plus de musique. L’idée est simplement de renouveler mes propositions, de sortir du systématisme de l’album.
« Le système de la sortie d’albums n’est plus en phase avec la manière dont les personnes consomment la musique aujourd’hui. »
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Vous pensez que la manière de consommer la musique a évolué ?
AC. Oui, et notre manière de travailler a changé. Le système de la sortie d’albums n’est plus en phase avec la manière dont les personnes consomment la musique aujourd’hui. Il faut que les titres puissent s’intégrer dans des playlists. Je veux donc proposer des formats plus courts notamment, de l’ordre des EP, avec trois ou quatre titres. Une manière plus « légère » de proposer de la musique, permettant des expérimentations qui seraient moins pardonnées sur un album, notamment des éditions spéciales partagées avec d’autres artistes, comme celle avec Sébastien Tellier récemment par exemple. Peut-être aussi de nouvelles versions de mes titres avec différentes tonalités, disponibles sur les plateformes.