Êtes-vous satisfait de l’affluence de ces troisièmes rencontres entre les industriels et les armées ?
Jean-Michel Jacques : Oui je suis très satisfait de la fréquentation de cette édition. Nous avons comptabilisé environ 350 participants, dont une centaine d’entreprises du Morbihan en majorité issues du pays de Lorient. Nous avons eu de nombreux retours positifs de leur part, tant dans les informations qui leur ont été transmises lors des différentes tables rondes que dans les contacts professionnels qui ont pu être noués lors de la visite des stands de nos exposants. Dans cette seconde partie, j’ai souhaité mettre à l’honneur une quinzaine d’entreprises “pépites” du sud Morbihan qui ont pu exposer leur savoir-faire à l’ensemble de nos invités.
« Connaître et faire connaître les savoir-faire et expertises de nos territoires »
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Le Morbihan est-il un département où le « tandem » armée industrie fonctionne bien ?
J-M. J. Oui, c’est un département où la dynamique sur cette thématique est très forte. Nous avons la chance d’avoir un écosystème local très riche sur le sujet : des PME “pépites” au grand groupe comme Naval Group, sans oublier les différents réseaux d’entreprises et les élus. Il y a un savoir-faire inestimable sur notre territoire, qui draine de nombreuses ressources et qui correspond à cette nécessité de réindustrialisation dans une logique d’économie de guerre et de défense. Sur le bassin lorientais, cela représente environ 5 000 emplois, c’est très important.
Ces rencontres ont-elles permis des mises en relation jusqu’alors difficiles ?
J-M. J. L’objectif de ce temps fort est de renforcer les synergies entre les acteurs publics et privés ainsi qu’entre le monde civil et militaire. Les relations sont bonnes entre nos armées et le tissu économique de nos territoires : l’enjeu est de faciliter leur mise en relation, afin de conserver un coup d’avance, en permettant à nos entreprises et à nos industries de connaître les besoins de nos forces armées et en permettant à nos forces armées de connaître plus précisément les savoir-faire de nos entreprises locales, en particulier les PME/PMI duales.
À ce titre, j’estime que nos élus locaux (et notamment les maires comme les correspondants défense élus dans nos communes) ou les différents acteurs du tissu économique (chambre de commerce et d’industrie, CPME, Medef, réseaux de développement économique, etc.) ont un rôle moteur à jouer, car ils ont une fine connaissance du terrain. Connaître et faire connaître les savoir-faire et expertises de nos territoires : voilà une des clés de réussite de l’entrée dans une logique d’économie de guerre et un axe essentiel pour permettre à notre tissu économique local de se développer et de se pérenniser.
Les contacts entre les deux mondes sont-ils si difficiles ? Un intervenant a même évoqué les délais de réponse, la « lourdeur » de la machine. Est-ce précisément cette problématique que vous tentez de corriger ?
J-M. J. Parmi les objectifs fixés par la loi de programmation militaire 2024-2030, dont je suis rapporteur, figure l’entrée dans une logique d’économie de guerre. Atteindre cet objectif est essentiel pour répondre aux besoins de nos forces armées sous faible préavis et la condition sine qua none de réussite de cet objectif tient à l’agilité de notre base industrielle et technologique de défense, qui ne compte pas moins de quatre cents entreprises implantées en Bretagne.
Les efforts consentis depuis 2017 ont permis d’engager un virage vers une plus grande proximité des services de la Direction générale de l’armement et de l’Agence d’innovation de défense (ministère des Armées, ndlr) dans nos territoires, vers une simplification des procédures et vers une plus grande valorisation de l’audace comme de la prise de risque. Il nous faut poursuivre cette dynamique et, en tant qu’élu de terrain, mon rôle est d’être un facilitateur sur ces sujets d’intérêts majeurs entre l’écosystème local/régional et les services centraux du ministère des Armées.