7J – Quelle est la spécificité du Centre Culinaire Conseil ?
Patrick Aulard : Nous accompagnons tous les acteurs de la filière alimentaire, du champ à l’assiette, dans leurs projets innovants en travaillant sur les usages et la création culinaire. Nous sommes la structure-conseil du Centre Culinaire. Ce centre est en quelque sorte le bâtiment totem de l’alimentation du grand ouest* où de nombreux acteurs du secteur se côtoient et composent un bouillon d’innovation et de créativité en faveur du bien-manger.
Marie-Loïc Garin : Nous travaillons sur les processus d’ innovation de nos clients, de manière assez large. Nous accompagnons les industriels, les entreprises de l’agroalimentaire, quels que soient leur taille ou leur budget, à mieux comprendre les usages, les attentes des consommateurs. Nous produisons des études, participons à la génération d’idées, de concepts, de prototypage de produits. Nous apportons des solutions innovantes pour améliorer la culinarité et les usages. Nous réalisons également des tests et aidons les entreprises à communiquer pour valoriser leurs produits grâce à la création de contenus culinaires.
7J – Ainsi vous travaillez sur les grandes tendances alimentaires. Pourriez-vous nous apporter votre éclairage sur les futurs modes de consommation ?
Patrick Aulard : Eh bien ce que l’on imaginait il y a encore 6 mois a nettement évolué face à la conjoncture actuelle. Après l’envolée du prix de l’énergie, c’est au tour de l’alimentaire d’être fortement impacté. On sait que globalement, nous allons subir à court terme une hausse de 20 à 25 % des prix sur certains produits, et des pénuries. Cela va forcément induire un changement de comportement dans les achats et dans les façons de consommer. Les gens vont devenir un peu plus flexitaristes avec une diversification nécessaire des sources de protéines. Des aliments, comme les légumineuses, dont certaines oubliées ou peu utilisées, vont elles, connaitre un renouveau. C’est une période où le monde industriel va être amené à surfer sur toutes ces matières brutes. L’enjeu est très clair pour nous : apporter des solutions aux industriels et aux consommateurs pour les utiliser. Un vrai travail de vulgarisation est à faire.
Marie-Loïc Garin : Par ailleurs, et toutes nos études le montre, les produits de qualité sont plébiscités. Et c’est une contrainte très forte, car le pouvoir d’achat baisse et le consommateur veut acheter des produits abordables. Et il y en a ! Ce sont souvent des matières assez brutes, mais qu’il faut savoir utiliser et cuisiner, comme le souligne Patrick. Tout l’enjeu pour l’industrie est d’apporter des « produits solutions » pe…