Malgré les discours parfois pessimistes, voire alarmistes sur le contexte économique actuel, il y a des opportunités à saisir pour les entrepreneurs. Notamment sur les marchés espagnol et américain. C’est le message que l’agence CIC Morbihan entreprises a voulu faire passer lors d’une matinée dédiée à l’export qui s’est tenue ce mercredi 19 mars 2025, dans les locaux de la société Tiwal à Plescop (56).

Arnaud Moussin, Edwige Jeanbart et Lorraine Dupoux du CIC, lors de la matinée export, à Plesop ©7Jours/Boltz
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Le marché espagnol
Avec un taux de croissance de 3 %, l’Espagne se porte bien. Sa relation avec la France s’appuie sur des liens historiques très forts. « La France est le premier client de l’Espagne et son troisième fournisseur, indique Lorraine Dupoux, directrice du bureau de représentation du CIC en Espagne. Les produits français sont perçus comme étant qualitatifs. Les deux pays sont plus complémentaires que concurrents. »
Ce que le pays importe ? Des biens d’équipement, des composantes automobiles, de l’énergie et de l’alimentation. « En ce moment, les secteurs favorisés sont ceux des transitions écologique et numérique et celui de la cohésion territoriale, poursuit-elle. Le tourisme et le nautisme ont aussi du potentiel. Mais tous les secteurs peuvent trouver des opportunités à condition d’avoir des arguments pour vendre. » Elle cite à titre d’exemple le goût des Espagnols pour le secteur des CHR (cafés, hôtels, restaurants). Ces derniers « ont intégré le fait d’aller prendre un café ou une bière dans la semaine. C’est lié à la culture ».
Si la France et l’Espagne sont liées par les affaires de longue date, les relations commerciales ne se tissent pas de la même manière.
« En Espagne, elles se construisent sur la durée, souligne Lorraine Dupoux. Il faut instaurer une relation de confiance, personnelle avant de rentrer dans les négociations. Les cycles de décisions sont longs. »
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Dans les échanges, la maîtrise de la langue est toujours appréciée, mais l’inverse ne semble pas rédhibitoire. « L’anglais peut suffire. Ça dépend des générations », glisse-t-elle. Le fait, pour une entreprise française, de s’implanter en Espagne peut être porteur. « Cela peut permettre de crédibiliser la démarche de la société et de l’inscrire dans la durée », poursuit-elle. Quant à la croissance externe, elle peut avoir l’avantage « d’accélérer un déploiement sur le territoire espagnol ».
Le marché américain
Directrice du bureau de représentation du CIC à New York, Edwige Jeanbart, le fait comprendre avec le sourire : elle ne commentera pas la politique des États-Unis. Mais elle se concentrera bel et bien sur son marché. « La première économie mondiale est très ouverte à la concurrence et aux PME françaises et étrangères, introduit-elle.
Les entreprises bretonnes en ont conscience. « 100 filiales d’entreprises bretonnes y sont présentes, fait savoir Arnaud Moussin, responsable des affaires internationales chez CIC Ouest. Mais seuls 5,5 % des flux d’export des entreprises bretonnes vont vers les États-Unis. » Les États-Unis cherchent à importer des équipements, du transport de l’énergie. L’acheteur américain va être attentif à la qualité du produit mais aussi au design.
Si le territoire peut sembler familier, il est indispensable de réaliser une étude de marché avant de se lancer.
« Le territoire est très grand et il y a des disparités régionales. Il faut impérativement connaître sa cible. Ça permet de gagner du temps. » Pour faire connaître sa marque, il ne faut pas hésiter à participer à un ou des salons, à plusieurs reprises.
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Sur le plan pratique, s’implanter aux États-Unis est « très facile, pas cher et rapide », fait remarquer Edwige Jeanbart. En revanche, les entrepreneurs qui souhaitent acheter une entreprise sont souvent surpris par les structures américaines équivalentes à la leur. Et Edwige Jeanbart de lancer : « Les équipements peuvent être archaïques et les prix démentiels. »