Olga Kataeva-Rochford : poésie du maritime
Issue d’une famille de navigateurs, peintre, dessinatrice, chercheuse et docteur en cinéma, enseignante à l’École nationale d’Architecture de Paris-La Villette, Olga Kataeva-Rochford a grandi au bord de la mer et s’est formée aux Beaux-Arts de Saint-Petersbourg.
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Elle y a appris la délicate technique de la tempera (technique fondée sur une émulsion à l’œuf ou à la colle de peau) héritée du Moyen Âge et de la Renaissance italienne. Ses toiles, exposées en France, au Royaume-uni et en Russie, combinent tradition artistique, sensibilité résolument contemporaine, profondeur onirique et symboliste.

Veille de régate, tempera sur toile, 70×100 cm, Olga Kataeva-Rochford ©Galerie Winston Dinard
Olga Kataeva-Rochford sait tout de l’architecture des navires, de la découpe des voiles des bisquines ou des trois-mâts, de la forme des coques des yachts ou des cargos. Elle les magnifie par ses cadrages en gros plan, ses effets de profondeur et son subtil travail de la lumière et de l’eau : ciel voilé et mer argentée pour les bisquines de Granville et de Cancale glissant sur l’eau, l’une à coque blanche, l’autre à coque noire avec leurs voiles immaculées ; belle harmonie de gris bleuté et de brun pour la parade des vieux gréements aux voiles tachetées par l’or du soleil couchant.
Pour Olga Kataeva-Rochford, « les bateaux sont des êtres vivants, porteurs de rêve, d’histoire et d’imaginaire ».

Deux bisquines, tempera sur toile, Olga Kataeva-Rochford ©Galerie Winston Dinard
Sensible au pouvoir expressif de la couleur, au travail des textures, à la gamme harmonieuse des pigments naturels, l’artiste suggère plus qu’elle ne décrit en s’attachant à faire vibrer la matière par la superposition des couleurs appliquées en fines couches qu’elle griffe parfois de grands coups de pinceau pour en révéler toutes les nuances.
Les peintures d’Olga Kataeva-Rochford semblent hors du temps, elles invitent au voyage dans les contrées de l’imaginaire.
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Hélène Vac : l’émotion par la couleur
Pour Hélène Vac, l’expression des émotions passe d’abord par la couleur et la manière de la faire vivre sur la toile. Hélène Vac en est arrivée à la peinture grâce à l’architecture. Elle a suivi les cours de l’école spéciale d’architecture de Paris, une formation très variée qui l’incite, une fois son diplôme obtenu, à explorer d’autres formes de création : conception d’espaces, de lieux à vivre, d’utopies et de paysages. Ce, lorsqu’à partir de 2018, elle collabore en sa qualité d’architecte avec le paysagiste Renan Rousselot, dans les propriétés du vignoble bordelais.

Dune bleue, ciel jaune, acrylique, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard
Cette rencontre et cette immersion dans la nature l’amènent à se tourner vers la peinture de paysage et à mener une réflexion sur la couleur avec, à l’esprit, les toiles de l’impressionniste Berthe Morisot, (1841-1895) rapides, instinctives, spontanées. Et celles de l’Américaine Joan Mitchell, (1925-1992), grande figure de l’expressionnisme abstrait fondé sur la couleur et la recherche du mouvement et grande amoureuse de la peinture de Monet, au point de s’installer, comme lui, à Vétheuil (95), sur les bords de la Seine.
La peinture d’Hélène Vac respire la vie : une palette vive et contrastée à la mesure des émotions ressenties face au spectacle de la nature.

Couple de pins, version bleue, acrylique sur papier, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard
Hélène Vac adopte la technique de l’acrylique pour ses temps de séchage très courts, ce qui facilite ses recherches sur l’expressivité de la touche, toute de vivacité et de mouvement. Comme les Fauves avant elle, Hélène Vac ravive tout ce qu’elle voit, quitte à s’écarter des couleurs de la réalité : dune bleue sur ciel jaune, plage Pereire à Arcachon transfigurée par le soleil couchant dans une gamme de rose et de rouge fluides, du plus bel effet !
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Plage Pereire à Arcachon, acrylique, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard
Sa peinture respire la vie : des coups de brosse rapides, une grande liberté de touches, une palette vive et contrastée à la mesure des émotions ressenties face au spectacle de la nature.
Galerie Winston, 20 rue Winston Churchill, 35 800 Dinard. 06 08 24 33 34.
Du mercredi au dimanche, de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.
Exposition du 8 février au 22 mars 2025.