Couverture du journal du 17/03/2025 Le nouveau magazine

Galerie Winston à Dinard : du maritime et de l’émotion par la couleur avec « Immergences »

À Dinard (35), la galerie Winston a l’art de mettre à l’honneur les artistes qui célèbrent la mer : peintres officiels de la Marine d’hier et d’aujourd’hui tels Marin-Marie, Roger Chapelet, Albert Brenet, Marie Détrée, Anne Smith… et d'autres artistes aux multiples talents inspirés par l’univers maritime. Pour ouvrir la saison 2025, la galerie Winston propose « une immersion artistique et maritime » jusqu'au 22 mars 2025, à travers le regard et les couleurs de deux nouvelles venues : Olga Kataeva-Rochford et Hélène Vac.

France I à la lumière, tempera  sur toile, Olga Kataeva-Rochford

France I à la lumière, tempera sur toile, Olga Kataeva-Rochford ©Galerie Winston Dinard

Olga Kataeva-Rochford : poésie du maritime

Issue d’une famille de navigateurs, peintre, dessinatrice, chercheuse et docteur en cinéma, enseignante à l’École nationale d’Architecture de Paris-La Villette, Olga Kataeva-Rochford a grandi au bord de la mer et s’est formée aux Beaux-Arts de Saint-Petersbourg.

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Elle y a appris la délicate technique de la tempera (technique fondée sur une émulsion à l’œuf ou à la colle de peau) héritée du Moyen Âge et de la Renaissance italienne. Ses toiles, exposées en France, au Royaume-uni et en Russie, combinent tradition artistique, sensibilité résolument contemporaine, profondeur onirique et symboliste.

Veille de régate, tempera sur toile, 70x100 cm, Olga Kataeva-Rochford

Veille de régate, tempera sur toile, 70×100 cm, Olga Kataeva-Rochford ©Galerie Winston Dinard

Olga Kataeva-Rochford sait tout de l’architecture des navires, de la découpe des voiles des bisquines ou des trois-mâts, de la forme des coques des yachts ou des cargos. Elle les magnifie par ses cadrages en gros plan, ses effets de profondeur et son subtil travail de la lumière et de l’eau : ciel voilé et mer argentée pour les bisquines de Granville et de Cancale glissant sur l’eau, l’une à coque blanche, l’autre à coque noire avec leurs voiles immaculées ; belle harmonie de gris bleuté et de brun pour la parade des vieux gréements aux voiles tachetées par l’or du soleil couchant.

Pour Olga Kataeva-Rochford, « les bateaux sont des êtres vivants, porteurs de rêve, d’histoire et d’imaginaire ».

Deux bisquines, tempera sur toile, Olga Kataeva-Rochford

Deux bisquines, tempera sur toile, Olga Kataeva-Rochford ©Galerie Winston Dinard

Sensible au pouvoir expressif de la couleur, au travail des textures, à la gamme harmonieuse des pigments naturels, l’artiste suggère plus qu’elle ne décrit en s’attachant à faire vibrer la matière par la superposition des couleurs appliquées en fines couches qu’elle griffe parfois de grands coups de pinceau pour en révéler toutes les nuances.

Les peintures d’Olga Kataeva-Rochford semblent hors du temps, elles invitent au voyage dans les contrées de l’imaginaire.

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Hélène Vac : l’émotion par la couleur

Pour Hélène Vac, l’expression des émotions passe d’abord par la couleur et la manière de la faire vivre sur la toile. Hélène Vac en est arrivée à la peinture grâce à l’architecture. Elle a suivi les cours de l’école spéciale d’architecture de Paris, une formation très variée qui l’incite, une fois son diplôme obtenu, à explorer d’autres formes de création : conception d’espaces, de lieux à vivre, d’utopies et de paysages. Ce, lorsqu’à partir de 2018, elle collabore en sa qualité d’architecte avec le paysagiste Renan Rousselot, dans les propriétés du vignoble bordelais.

Dune bleue, ciel jaune, acrylique, Hélène Vac

Dune bleue, ciel jaune, acrylique, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard

Cette rencontre et cette immersion dans la nature l’amènent à se tourner vers la peinture de paysage et à mener une réflexion sur la couleur avec, à l’esprit, les toiles de l’impressionniste Berthe Morisot, (1841-1895) rapides, instinctives, spontanées. Et celles de l’Américaine Joan Mitchell, (1925-1992), grande figure de l’expressionnisme abstrait fondé sur la couleur et la recherche du mouvement et grande amoureuse de la peinture de Monet, au point de s’installer, comme lui, à Vétheuil (95), sur les bords de la Seine.

La peinture d’Hélène Vac respire la vie : une palette vive et contrastée à la mesure des émotions ressenties face au spectacle de la nature.

Couple de pins, version bleue, acrylique sur papier, Hélène Vac

Couple de pins, version bleue, acrylique sur papier, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard

Hélène Vac adopte la technique de l’acrylique pour ses temps de séchage très courts, ce qui facilite ses recherches sur l’expressivité de la touche, toute de vivacité et de mouvement. Comme les Fauves avant elle, Hélène Vac ravive tout ce qu’elle voit, quitte à s’écarter des couleurs de la réalité : dune bleue sur ciel jaune, plage Pereire à Arcachon transfigurée par le soleil couchant dans une gamme de rose et de rouge fluides, du plus bel effet !

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Plage Pereire à Arcachon, acrylique, Hélène Vac

Plage Pereire à Arcachon, acrylique, Hélène Vac ©Galerie Winston Dinard

Sa peinture respire la vie : des coups de brosse rapides, une grande liberté de touches, une palette vive et contrastée à la mesure des émotions ressenties face au spectacle de la nature.

Galerie Winston,  20 rue Winston Churchill, 35 800 Dinard. 06 08 24 33 34.

Du mercredi au dimanche, de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.

Exposition du 8 février au 22 mars 2025.