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GRAND FORMAT. La belle-iloise : rien n’«arête» la conserverie bretonne

63 millions de chiffre d’affaires et jusqu’à 650 employés en été, la belle-iloise fait partie des belles histoires entrepreneuriales et familiales bretonnes. Rencontre avec Caroline Hilliet Le Branchu la PDG de cette Entreprise de taille intermédiaire (ETI). 

Caroline Hilliet Le Branchu, PDG de la belle-iloise ©Sylvain Mainguy Photographe

Créée à Quiberon en 1932, la belle-iloise est aujourd’hui l’un des fleurons de l’économie bretonne. Avec 89 magasins détenus en propre en France, et 2 en Belgique, la conserverie tire son épingle du jeu en proposant en vente directe des produits de grande qualité, fabriqués majoritairement à partir de poissons frais et autres ingrédients de premier choix.  Un héritage familial, que Caroline Hilliet Le Branchu fait perdurer avec fierté. Rencontre avec la PDG de cette Entreprise de taille intermédiaire (ETI). 

Une enfance bordée par les vagues

Pour comprendre l’attachement de Caroline Hilliet Le Branchu à la mer, il faut remonter le littoral breton jusqu’au bout de la presqu’ile de Quiberon, dans les années 1980. Une enfance bordée par les vagues et agrémentée de poissons. « Je vivais au rythme de cette presqu’île : j’en garde des souvenirs de plage, de balades à cheval sur la côte sauvage, et beaucoup de bons moments en famille… » Et bien sûr, c’est aussi une enfance au rythme de l’entreprise « puisque la conserverie était pleinement ancrée dans notre quotidien ». Une activité saisonnière, qui nécessite une adaptation sans failles : « Nous vivions au rythme de la pêche et de ses aléas. Dès petite, j’étais au contact des pêcheurs. »  Après l’enfance à Quiberon, direction l’internat à Vannes, puis Rennes, Clermont-Ferrand pour les études, Lille et la région parisienne pour le travail… avant de revenir en Bretagne en 2005.

« La grande distribution demandait de fabriquer plus et moins cher, en travaillant du poisson congelé, impossible pour mon grand-père »

« Mon grand-père obstiné »

Si la belle-iloise est aujourd’hui celle que l’on connaît, avec ses 63 millions de chiffre d’affaires et jusqu’à 650 employés en été, elle s’est construite progressivement, sur 90 ans, de génération en génération. « L’entreprise a été créée en 1932 par mon grand-père, Georges Hilliet, à Port-Maria, le port de pêche de Quiberon, où il y avait déjà 14 conserveries. »

Atelier la belle-iloise à Quiberon ©Sylvain Mainguy Photography

« C’était alors un petit atelier de fabrication où l’on travaillait uniquement de la sardine. C’est aussi là qu’ouvrira, en 1967, le premier magasin de vente directe la belle-iloise, au sein même de l’usine. »
Fils d’une famille de mareyeurs douarnenistes et descendant de marins-pêcheurs, le grand-père connaissait bien l’univers des conserveries. Progressivement, l’offre de produits s’étend et les idées fusent : de nouvelles recettes de sardines, la première soupe de poisson, le premier tartinable… et de plus en plus de saisonniers sont embauchés.

Arrive l’émergence de la grande distribution dans les années 1960. « La grande distribution demandait de fabriquer plus et moins cher, de modifier les façons de faire, en mécanisant, en travaillant du poisson congelé, impossible pour mon grand-père : son moteur, c’était la qualité. » Le marché se contracte face aux premiers supermarchés, et d…