Avec ce fonds lancé aux côtés de MBA Mutuelle, L’Optimiste – qui, autour de son cabinet d’expertise comptable, accompagne les TPE et PME sur la stratégie, l’organisation et le pilotage – entend réduire le déficit d’investissement dans la transformation des petites et moyennes entreprises, un enjeu économique majeur mais peu adressé. « Une première enveloppe » de 3 millions d’euros à destination des TPE et PME a donc été débloquée par le groupe mutualiste MBA Mutuelle, dirigé par Stéphane Lebret et basé à Rennes.
Le fonds prend la forme d’obligations convertibles, avec des possibilités de financement allant de 100 000 à 400 000 euros, à un taux de 7%. Les entreprises reçoivent les fonds immédiatement et remboursent au bout de 3 à 4 ans. Un mécanisme de quasi-fonds propres pour répondre à un déficit structurel de capitalisation : « Nous ne prendrons pas de capital. Ce sont des obligations convertibles, mais que nous ne convertirons pas. L’objectif, c’est de laisser pleinement la main au dirigeant », détaille Ivan Quenardel, expert-comptable et président fondateur du groupe L’Optimiste (ex-Maintenant!).
L’objectif, c’est de laisser pleinement la main au dirigeant
MBA Mutuelle, premier investisseur
Parmi les acteurs approchés, MBA Mutuelle a été le premier à s’engager financièrement, mobilisant une enveloppe dédiée à l’investissement territorial. « Les élus de MBA mutuelle ont décidé en 2017 de donner un sens particulier à la notion de Mutuelle de territoire, déroule Stéphane Lebret, directeur général. Pour favoriser le développement économique de notre région, nous avons ouvert dans le cadre de notre stratégie financière une enveloppe dédiée au financement de nos entreprises que ce soit en equity, abondement à des fonds d’investissement ou financement participatif.»
Et Ivan Quenardel, président de L’Optimiste, de saluer : « MBA Mutuelle prend un risque utile, un risque qui permet à des entreprises de se structurer et de se projeter ».
Il manque aujourd’hui un financement de la stratégie et du temps long.
Contrairement à la dette bancaire classique, l’instrument doit offrir du temps, une flexibilité accrue, et s’inscrire dans un parcours structuré de transformation. Pour Ivan Quenardel, la clé est là : « Les entreprises doivent se transformer, pas seulement se refinancer. Il manque aujourd’hui un financement de la stratégie et du temps long. C’est ce que nous construisons. »
Un processus de validation structuré
Pour bénéficier de ce financement, l’entreprise doit être, ou avoir été, accompagnée par Tactique, l’association fondée en 2019 sous l’égide de L’Optimiste pour former et soutenir les dirigeants de TPE et PME. Depuis sa création, Tactique a accompagné plus de 180 entrepreneurs du Grand Ouest et de Paris dans un parcours de formation de huit mois, visant à renforcer leurs compétences et à consolider leur stratégie de développement.
D’autres étapes sont exigées : la validation du comité stratégique de Tactique, une étude financière par l’expert-comptable de l’entreprise avec une attestation de soutenabilité (autrement dit un engagement moral) et, en fin de processus, la décision d’un comité d’investissement, composé de dirigeants et financiers du territoire, à l’instar de Fanny Bessec, directrice générale de Bessec Chaussures, Philippe Toutlemonde, ancien directeur général délégué de Ouest France, ou encore Émilie Duval, directrice administrative et financière de MBA Mutuelle.
Le premier comité investissement est attendu en décembre.
Réorganisation du groupe
En parallèle, le groupe, anciennement connu sous le nom de Maintenant!, vient de simplifier son organisation en se recentrant autour de deux marques fortes : L’Optimiste, nom originel du cabinet d’expertise comptable fondé par Ivan Quenardel, et Tactique, l’association. Les marques Lundi!, Impaccct et Citadel disparaissent, mais le groupe, qui réunit près de 70 collaborateurs, conserve ses six pôles d’expertise – stratégie, expertise comptable, RH, RSE, juridique et financement.
Implanté à Rennes – Saint-Malo (35), Vannes (56) et Paris via ses Maisons des Dirigeants, L’Optimiste, avec son fondateur Ivan Quenardel, reste animé par la même préoccupation : « Comment être en mesure d’accompagner au mieux les dirigeants de TPE et PME dans leurs principaux enjeux ? À chaque fois, il s’agit de résoudre une équation : comment apporter la bonne compétence, tout en la rendant accessible financièrement. »
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