
©Éditions Denoël Graphic
7J : Votre dernier roman graphique 40 Hommes et 12 Fusils entraine le lecteur dans les pas de Minh, un jeune peintre de Hanoï, qui en 1953 se retrouve malgré lui enrôlé dans le Viêt Minh, l’organisation politique et paramilitaire du Parti communiste vietnamien. Le livre est abondamment documenté. Comment avez-vous fait vos recherches ?
Marcelino Truong : Je mène des recherches sur l’histoire du Viet Nam au XXe siècle depuis des années. Puis des rencontres, des lectures. J’ai vécu à Saïgon de mes 4 ans à mes 6 ans, une expérience qui m’a beaucoup marqué. Mon père était un intellectuel. Nous discutions souvent. En 1991, j’ai fait mes premiers voyages de retour au Viet Nam, à la rencontre de cousins. Les membres de ma famille étaient dans le camp de la Révolution. Des oncles et tantes, décédés depuis, sont même des héros décorés.
« Si les Vietnamiens dans l’ensemble rêvaient d’indépendance, ils étaient divisés. Les uns voyaient la liberté en bleu, tandis que les autres l’imaginaient rouge (…) Pour moi, la liberté devait être polychrome. » Le livre met en lumière la manièr…