« La moule est, selon moi, la protéine la plus durable. » Axel Brière, mytiliculteur de père en fils, dirigeant de Mussella, à Pénestin, connaît bien son sujet. « L’empreinte carbone de la moule est de 300 g pour 1 kg de produit fini. La mytiliculture est l’une des dernières industries françaises tenue principalement par 300 familles. Et une bouchot se vend 2,5 fois plus cher grâce à l’appellation européenne spécialité traditionnelle garantie (STG)… On coche toutes les cases. »
Axel Brière voit cependant une ombre au tableau : les moules de petite taille, qui représentent entre 10 et 50 % de la production. Et c’est sur ce point précis qu’il a mis toute son énergie. « » Aujourd’hui, Mussella rassemble 35 producteurs de moules de bouchot en Bretagne, Normandie et Pays de la Loire.« » Mussella s’affranchit donc du modèle de la coopérative et réussit une levée de fonds en 2021 : 2,3 millions d’euros sont ainsi investis dans la construction d’une unité de production à Penestin, au plus près des gisements.
« Le marché de la moule décortiquée surgelée en sachet est important en France »
Mussella propose un produit nouveau : de la moule européenne décortiquée, dans un marché inondé par les moules du Chili. « J’ai misé sur l’origine française auprès des industriels, mais peu d’entre eux ont joué le jeu. » Elles se retrouvent aujourd’hui dans les produits surgelés, élaborés par La Sablaise et Kermad, ou encore en tartinable : la Patamoule par la belle-iloise.
Autre idée : les moules décortiquées surgelées en sachets.» Un choix stratégique qui ouvre les portes des GMS et de la restauration hors domicile à Mussella. « » Depuis le début de l’année, plus de 6 000 sachets ont été produits sous la marque Paysans de la mer, et l’entreprise vise 300 000 euros de chiffre d’affaires.En 2025, Mussella veut multiplier par dix sa production et se développer auprès des consommateurs individuels et des restaurateurs. « »