Le goût du sang ? Pas vraiment. Faire parler les morts ? Non plus. Pour Renaud Bouvet, un légiste, ce n’est pas uniquement celui que l’on voit à la télé. Il suffit de le rencontrer dans son bureau du CHU de Pontchaillou, bien connu des Rennais, pour comprendre que ce métier rassemble bien plus de spécificités. Médecin légiste autant affûté que ses scalpels, chef du service de médecine légale et médecine pénitentiaire du CHU de Rennes, depuis de nombreuses années, il examine la société, « des affaires criminelles aux violences physiques ou psychologiques qu’il faut évaluer, mais aussi en examinant des cadavres dans le cadre d’affaires ».
À 45 ans, il n’est surtout pas du genre à chercher le devant de la scène, loin de là. Et d’ailleurs, ce métier, « ce n’était pas une évidence comme tout le monde pourrait le croire. Je n’avais pas d’appétence particulière pour les morts ou le sang. J’étais un étudiant en médecine lambda, qui aimait aussi le domaine juridique ». Ce qui attirait Renaud Bouvet, dans une période où il « ne savait pas vraiment vers quoi se diriger », c’est le lien avec le monde de la Justice.
Si les séries et autres films télévisés ont donné une forme de « prestige » à la profession, « le revers, c’est que tout le monde pense que nous ne nous occupons que des crimes. Or, c’est moins de 10 % de notre métier ». Malgré tout, il en a vu défiler pendant sa carrière. La médecine légale est la discipline qui donne des avis médicaux quand il y a un liti…