Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

PORTRAIT. Sébastien Possemé, gendarme numérique : « Dans l’ombre, nous sauvons des vies »

Dans ce quartier rennais, personne ne sait qu’elle existe. Unité armée unique en France, ouverte sept jours sur sept et 24 heures sur 24, la brigade numérique de la gendarmerie a de quoi interpeller. Avec la compétence de recevoir les sollicitations venant de tout le territoire, parfois même de l’étranger, et une particularité : « Tous les échanges se font par tchat. » Commandant de cette unité spéciale depuis août 2020, Sébastien Possemé livre ses secrets.

©D-Echelard

En parallèle des truands, voleurs et autres criminels de la vie physique, la brigade numérique dirigée par le commandant Sébastien Possemé, arrête des délinquants d’une autre espèce. Si internet a beaucoup fait évoluer la société, cela a aussi apporté son lot de complications, dont le cyberharcèlement. Il a fallu aller très vite sur la gestion de cette brigade. « Elle est en constante évolution. Une autre unité est en création du côté de Poitiers avec 19 nouveaux gendarmes. »

Inaugurée en 2018, la brigade numérique (BNUM) est la première et seule – pour le moment – unité d’échanges en ligne créée en France dont la couverture territoriale est le cyberespace. Un service à « deux jambes » : les demandes classiques de tout ordre et la seconde concernant les violences intrafamiliales. « L’échange avec le gendarme se fait par « tchat », en direct. »

À près de 53 ans, Sébastien Possemé n’est pas un bleu. Pourquoi la gendarmerie ? Issu d’un milieu technique – conception mécanique -, c’est au cours de son service militaire que Sébastien a trouvé sa voie. Au cours de ses 30 ans de service, passés en prise directe avec le terrain et la population, « je me suis engagé dans la lutte contre les atteintes aux personnes et spécifiquement contre les violences conjugales et celles commises au sein du huis clos familial. J’ai traité de nombreuses interventions difficiles, tout comme j’ai dirigé des enquêtes judiciaires complexes et humainement éprouvantes. » Sans nul doute cette longue expérience qui lui permet aujourd’hui d’appréhender le contentieux des violences sous l’angle des signalements à distance.

« C’est un métier qui ne nous quitte jamais vr…