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La renaissance des vignobles bretons

Depuis une directive de 2016, planter des vignes est de nouveau autorisé en Bretagne. Depuis, près de 58 vignerons se seraient lancés dans l’aventure, poussés par un climat plus doux dû au réchauffement climatique.

Les vignes de Garo à Saint-Suliac

Les vignes de Garo à Saint-Suliac ©DR

La Bretagne, nouveau pays du vin ? Peut-être bien ! Ils sont 58 viticulteurs en Bretagne qui tentent de faire du vin sur les terres bretonnes, notamment depuis la fin d’une directive européenne en 2016, qui a permis la libéralisation des droits de plantation des vignes et d’en faire commerce. Car la Bretagne est une ancienne terre viticole et avait déjà porté des vignes. On en trouve des traces « à partir du Ve siècle, notamment en Ille-et-Vilaine et jusqu’au XVIIIe siècle », raconte Nicolas Vermersch, de l’association les Vignes de Garo, à Saint-Suliac (35). Le ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert, avait imposé le remplacement des vignes par des pommiers. Au début du XXe siècle, la fabrication de vin était totalement interdite dans les régions au nord de la Loire.

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Une affaire de passionnés

Dès 2003, à Saint-Suliac, près de Saint-Malo, une bande de copains décide de planter 1 200 pieds de vignes sur les bords de Rance (dans une démarche non commerciale, ndlr). « Un peu de chenin, un cépage de pays de Loire, un cépage de rouge, le rondo et du coliris », témoigne Nicolas Vermersch. Quatre ans plus tard, ils sortent 800 bouteilles qu’ils donnent aux copains. Une affaire de passionnés mais certains ont décidé d’aller plus loin et de vendre leur production.

35 000 bouteilles par an

À l’instar des trois associés du domaine des Longues Vignes à Saint-Jouan-des-Guérêts (35). David Névot, Edouard Cazals et Pauline VK-Cazals ont planté leurs premières vignes en 2019. 4,5 hectares de vignes en chardonnay, pinot noir, grolleau et même du pétillant. « Nous avons sorti, cette année, entre 30 000 et 35 000 bouteilles et nous venons de terminer nos vendanges 2024. Nous vendons nos bouteilles à des cavistes indépendants et des restaurants gastronomiques », raconte David Névot.

Si l’on compte une cinquantaine de vignerons en Bretagne c’est essentiellement en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan qu’on les trouve. Des raisons en lien avec le réchauffement climatique, les températures y sont plus douces : en effet, on retrouve dans ces deux départements, les températures de Bordeaux dans les années 1950.

Et alors, il a quel goût le vin malouin ? Il sera possible de goûter le vin des Vignes de Garo – à boire avec modération – les deux premiers week-ends de décembre au marché de Noël de Saint-Suliac.