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Réductions budgétaires : en Bretagne, la formation professionnelle dans la tourmente

En 2025, dans le cadre d’un plan global d’économies de 50 milliards d’euros d’ici à 2027, le budget de l’État alloué à la formation professionnelle et aux dispositifs d’insertion et d’accompagnement vers l’emploi subit d’importantes réductions. Plusieurs mesures adoptées auront des répercussions directes sur la formation et l’accompagnement des publics fragiles, suscitant des préoccupations quant à leurs conséquences sociales et économiques. En Bretagne, les organismes pour la formation, la reconversion et l’inclusion professionnelle sont inquiets.

En 2025, dans le cadre d’un plan global d’économies de 50 milliards d’euros d’ici à 2027, le budget de l’État alloué à la formation professionnelle et aux dispositifs d’insertion et d’accompagnement vers l’emploi subit d’importantes réductions

En 2025, dans le cadre d’un plan global d’économies de 50 milliards d’euros d’ici à 2027, le budget de l’État alloué à la formation professionnelle et aux dispositifs d’insertion et d’accompagnement vers l’emploi subit d’importantes réductions ©Shutterstock

Considéré comme un outil clé pour l’insertion des jeunes et l’accompagnement des reconversions, le modèle de formation professionnelle pourrait vaciller à la suite d’une série de réformes qui alourdissent les charges des employeurs et compliquent la gestion des centres de formation.

« Ces mesures budgétaires me troublent car, derrière, il y a une stratégie dexclusion, notamment migratoire. » Guillaume Brault, directeur général de l’Institut breton d’éducation permanente (Ibep*) depuis le 18 juin 2024, ne mâche pas ses mots. Et pour cause. Le budget de la formation professionnelle pour l’année 2025 connaît une diminution significative, avec une réduction de 4 milliards d’euros par rapport à 2024.

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Une coupe qui s’inscrit dans un plan d’économies global de 50 milliards d’euros d’ici à 2027, visant à maîtriser le déficit public.

« Cette réduction de budget risque de limiter l’accès à la formation pour les travailleurs en reconversion ou les personnes cherchant à améliorer leurs compétences tout au long de leur carrière. On réduit des budgets sur des secteurs déjà compliqués », martèle Guillaume Brault.

Des coupes sévères

La dernière réforme de l’apprentissage, actée dans le projet de loi de finances 2024, est entrée en vigueur au 1er janvier 2025. Parmi les principales mesures dénoncées figure la réduction de la prime à l’embauche des apprentis, qui passe de 6 000 euros sur deux ans à 5 000 euros, pour les entreprises de moins de 250 salariés. Un ajustement qui, bien que discret, a un impact direct sur la capacité des entreprises à accueillir des jeunes en formation. « Cette aide n’a jamais été un cadeau, mais un levier indispensable pour compenser le temps de formation et d’accompagnement », insiste Jean-Michel Galle, président de la FFB 35.

Les structures de plus de 250 salariés, quant à elle, voient les aides à l’embauche d’apprentis réduites à 2 000 euros. Parallèlement, les financements régionaux pour l’apprentissage subissent une diminution de 50 millions d’euros, ce qui pourrait compliquer l’effort de recrutement d’apprentis, notamment dans les secteurs en tension.

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