Arrivé en 2005 au sein d’Hypred, alors filiale du groupe Roullier, devenue Kersia en 2018, Sébastien Bossard est un homme empathique. C’est son profil de personnalité qui le dit, et on veut bien le croire. Un chef d’entreprise qui parle en rêves : « Mon rêve, c’est notre trajectoire de croissance : en 2030, j’aimerais franchir la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires. Je pense qu’avec ce qui a été engagé et un peu de chance on devrait l’atteindre. »
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À la tête de l’entreprise depuis plus de dix ans, le Choletais d’origine est un homme précis, qui choisit ses mots avec soin. Lorsqu’on lui demande s’il mène une mission de santé publique, il ne tranche pas catégoriquement : « Presque. » Le sujet est trop sérieux pour être approximatif. « L’usage de nos produits dépend d’un tiers pour la mise en œuvre de notre solution. S’il ne l’applique pas correctement, alors le bénéfice s’en trouve largement réduit. »

Le groupe s’adresse à trois marchés principaux : les agriculteurs, les industriels de l’agroalimentaire et des boissons et la restauration hors domicile ©Emmanuel Pain
Agriculture, industrie, restauration
Le métier de Kersia, en résumé, est de protéger la chaîne alimentaire pour garantir la sécurité des aliments jusqu’au consommateur final. Cette chaîne s’étend de la production agricole à l’industrie agroalimentaire et des boissons, en passant par la restauration hors domicile. Et dès qu’un aliment est consommé hors du domicile, le risque de contamination microbienne existe. Kersia met tout en œuvre avec ses clients pour faire en sorte que cette contamination n’arrive pas, quelles que soient les étapes de la chaîne alimentaire.
Le groupe s’adresse à trois marchés principaux. Les agriculteurs représentent 30 % de l’activité. Kersia leur propose des solutions incluant des produits de nettoyage, de désinfection et des compléments alimentaires pour les animaux, permettant, entre autres, de limiter l’usage des antibiotiques. Pour les industriels de l’agroalimentaire et des boissons (56 % de l’activité) ; et la restauration hors domicile (7 %) – qu’il s’agisse de restauration rapide, traditionnelle ou collective (cantines scolaires, hospitalières, d’entreprise, etc.) -, le groupe fournit des solutions incluant produits de nettoyage et de désinfection des lieux, du matériel et des mains des opérateurs, pour toutes les étapes de la chaîne, du stockage à la livraison, en passant par la production.
Le métier de Kersia, en résumé, est de protéger la chaîne alimentaire pour garantir la sécurité des aliments jusqu’au consommateur final.
« Il est important de distinguer la sécurité des aliments de la sécurité alimentaire. La sécurité alimentaire concerne la production d’une denrée et sa qualité nutritionnelle. La sécurité des aliments, elle, garantit que cette denrée est propre à la consommation. Un aliment peut être nutritionnellement parfait, mais s’il est contaminé par des bactéries comme Salmonella ou E. coli, il devient dangereux, voire mortel. »
Si la responsabilité finale incombe aux industriels qui appliquent les protocoles, Kersia propose des services pour aider à la bonne utilisation de ses solutions. « C’est là que réside notre valeur ajoutée. » Près de 50 % des 2 218 collaborateurs sont des technico-commerciaux, dotés d’une formation scientifique. « Ce niveau d’expertise est deux fois supérieur à celui de nos concurrents. »
Sébastien Bossard, un échec marquant qui vous a permis de rebondir ?
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, mon parcours dans l’entreprise n’a pas été linéaire. Lorsque nous étions encore dans le groupe Roullier, le fondateur, avec qui j’ai travaillé longtemps et pour qui j’ai un immense respect, était un dirigeant exigeant, capable de décisions déroutantes.
Alors que j’étais directeur général de…