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PORTRAIT. Tiphaine Le Maguet, secrétaire générale de la CPME Morbihan : « J’aide chacun à trouver sa place »

Elle ne fait pas les choses à moitié. Secrétaire générale de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) du Morbihan, Tiphaine Le Maguet se « sent comme un poisson dans l’eau » aux côtés des chefs d’entreprise. Elle travaille beaucoup, rit beaucoup et continue de faire grandir l’association Gepetto. Déterminée à aider les chefs d’entreprise comme les parents salariés à trouver leur place dans la société.

Curieuse de tout, Tiphaine Le Maguet secrétaire générale de la CPME Morbihan aime

Curieuse de tout, Tiphaine Le Maguet secrétaire générale de la CPME Morbihan aime "passionnément" son métier ©7Jours/Charles Menguy

Elle a bien tenté la méditation. Mais pour le moment, rien n’y fait. Tiphaine Le Maguet a du mal à se détacher de son travail. « À débrancher. » La CPME du Morbihan suit, en pensées, la secrétaire générale jusque chez elle. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Celle qui traite près de 1000 dossiers par an n’y voit pas « une contrainte ». Si elle songe souvent à son travail, c’est « par passion, par investissement ». Depuis toujours, Tiphaine Le Maguet a l’engagement chevillé au corps. « Je ne pourrais pas faire autrement », lance-t-elle dans un éclat de rire.

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À 8 ans, la Camorienne revêt les habits du scoutisme et ses valeurs. Elle sympathise avec d’autres jeunes, met sur pied des projets de camps. « J’ai adoré le scoutisme. À la fin, j’étais cheftaine », raconte-t-elle. Étudiante en droit, elle accompagne des enfants sur le chemin de la réussite. « On leur redonnait goût au travail sans que ce soit scolaire », confie-t-elle.

« Ce n’est pas l’institution qui change les choses, mais les hommes et les femmes qui la composent. » – Thiphaine Le Maguet, secrétaire générale de la CPME Morbihan.

Entre deux activités, Tiphaine Le Maguet bouquine comme sa mère. Inlassablement. Elle jette son dévolu sur les romans historiques et biographies. Celles de Simone Veil, George Sand… Les livres le lui rappellent à loisir : « Ce n’est pas l’institution qui change les choses, mais les hommes et les femmes qui la composent. » La force du collectif. Mais aussi la puissance de certaines personnalités.

De la psychologie du développement de l’enfant au droit des affaires, en passant par l’entrepreneuriat

Il est des rencontres qui façonnent une vie. Quand Tiphaine Le Maguet rencontre, en 2004, Anne-Karin Stocchetti, créatrice et gérante d’Optimômes, un réseau de crèches, c’est l’étincelle. Tiphaine Le Maguet s’anime d’une énergie nouvelle. Elle devient juriste d’entreprises pour Optimômes. « Anne-Karin est une personne très encourageante. Elle avait a coeur de faire monter les gens en compétences» , se souvient Tiphaine.

Inspirée par cette marraine de coeur, Tiphaine Le Maguet rejoint l’association Gepetto que dirige Anne-Karin Stocchetti. En 2008, elle prend la tête de cette structure qui propose des gardes d’enfants sur des créneaux horaires atypiques. Une cause qui lui tient à coeur. « La garde d’enfants, c’est crucial. Les parents qui ont des horaires de travail atypiques doivent trouver leur place dans la société. Si non, cela a aussi des répercussions sur leurs enfants et sur les entreprises qui ne peuvent pas développer leur chiffre d’affaires. »

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« Au-delà de la complexité administrative, les chefs d’entreprise doivent affronter celle du monde. »

De la psychologie du développement de l’enfant au droit des affaires, en passant par l’entrepreneuriat, tout l’intéresse. Une « curiosité naturelle ». Tiphaine Le Maguet veut se lancer dans l’innovation. Rien que ça! Elle invente une étiquette de conseils morphologiques, qui apposée aux vêtements, guide les clientes dans leur choix. Une aventure, de courte durée, certes, mais enrichissante. « Quand on démarre, on doit remplir beaucoup de dossiers, déplore-t-elle sans ambages. On perd du temps. Ça manque d’ancrage et de pragmatisme. Le nerf de la guerre, c’est d’avoir des clients et de vendre. »

« Mon métier a du sens »

Puis, en 2019, Tiphaine croise la route de Claude Dozoul, alors président de la CPME du Morbihan. Quand il lui tend la main, elle la saisit sans hésiter. Et c’est la révélation. « À la CPME, je suis comme un poisson dans l’eau. Au coeur des territoires. Au coeur de la vie des gens. »

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Aux côtés de chefs d’entreprise, investis pour leur activité comme pour leurs salariés. « Je les admire, glisse-t-elle. Au-delà de la complexité administrative, ils doivent affronter celle du monde. Il faut tout faire, tout le temps, sans compter ses heures.» À la CPME, elle a le sentiment de pouvoir leur rendre service. « Mon métier a du sens. C’est gratifiant. J’aide chacun à trouver sa place. Les PME comme les grosses boîtes. » Parce que tout est question d’équilibre.