Ce live est à présent terminé. Retrouvez-nous demain pour suivre la deuxième journée du Forum économique breton.
19:00
La vision de Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne du « pacte breton », thème de ce FEB :
« Le pacte breton, c’est avant tout une question de raison et d’alignement. Quand on parle d’agroalimentaire, d’agriculture ou encore de défense, nous poursuivons tous le même objectif. Il existe plusieurs chemins pour y parvenir. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous savons où nous allons.
La Bretagne a cette chance d’être une région fortement identifiée. Tout le monde se reconnaît dans une même appartenance, ce qui crée une solidarité immédiate. On l’a encore vu récemment sur la question de la mobilité et du versement mobilité. Nous avons débattu, parfois âprement, mais au final des engagements ont été pris. Plutôt que de laisser s’installer le désordre, nous avons trouvé un compromis. C’est ça, le pacte breton : un accord pragmatique, qui évite le conflit et permet d’avancer ensemble.
Cela montre aussi la nécessité de davantage de décentralisation, d’un ancrage plus fort dans les territoires et les régions. »
Quelle application concrète ?
« Ce pacte, je le ressens au quotidien. À chaque fois que je vais sur le terrain, je constate cette solidarité entre tous les acteurs : région, intercommunalités, CCI. Quand un problème survient, on le met sur la table et on en discute, mais on ne l’expose pas sur la place publique. On peut avoir des désaccords, mais on les règle dans un esprit de dialogue et de bienveillance.
Très concrètement également : lorsque, en tant que je sollicite des élus – sénateurs, députés – pour soutenir des projets, notamment sur des enjeux comme le dernier kilomètre, ils répondent toujours présents et argumentent. Preuve que le pacte breton existe bel et bien, au-delà des clivages politiques. Et c’est fondamental pour l’avenir de notre région. »
15:45
Plénière Croissance et développement, quel modèle d’entreprise profitable et responsable ?
- Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du Medef national, en ouverture :
« Des pays sans Premier ministre, il y en a déjà eu. Nous, chefs d’entreprise, nous avons une élection tous les matins : c’est le client. Il y a une conviction en France que seul l’État est dépositaire de l’intérêt général, alors qu’en réalité, nous en détenons tous une part. D’où l’importance de générer du consensus. On aimerait que nos politiques trouvent des chemins de coalition. » - La croissance responsable, un oxymore ?
Geoffroy Roux de Bézieux : « Sans croissance, le pays est condamné au déclin, et sans croissance démographique, moteur de la croissance générale, c’est très difficile. Les sociétés qui performent sont les sociétés capables de faire de la croissance et de la partager. » - Réinventer un modèle d’entreprise ?
Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT et président du conseil d’administration de CIC Ouest : « La société souffre de plusieurs maux : l’absence de nuance et la disqualification de son interlocuteur. L’entreprise, qui reste un lieu du commun, a peut-être un temps d’avance là-dessus, puisqu’il y a déjà de la compréhension par le dialogue et de la recherche de compromis pour faire avancer les sujets. D’ailleurs, les deux derniers mouvements sociaux – Gilets jaunes et retraites – n’ont pas touché le cœur des entreprises, car elles restent un lieu de stabilité et de dialogue. »

©7Jours/Bruneau
- La croissance, comme seul et unique horizon ?
Geoffroy Roux de Bézieux : « Nous sommes face à une guerre des modèles : un capitalisme historique, démocratique, celui de l’Europe, basé sur un dialogue social assez fort ; un capitalisme chinois, extrêmement fort en croissance, capitalisme d’État mais non soucieux des enjeux environnementaux et humains ; un capitalisme américain, qui s’éloigne du capitalisme européen. La croissance responsable résume l’objectif : rester compétitif, mais le faire en prenant en compte toutes les parties prenantes. Et c’est une conviction à porter au-delà de l’entreprise. » - Une troisième voie ?
Laurent Berger : « La troisième voie existe déjà : c’est l’économie de marché en Europe. La question n’est pas comment la créer, mais comment la sauvegarder. Il faut créer de la valeur et sortir d’une vision de perdant, de la désespérance permanente. Nous avons un modèle qui fait ses preuves. »
15:00
Plénière Eureden Agri-agro : comment concilier transitions et performance économique dans un contexte incertain ?

Dany Rochefort, dirigeant d’Eureden et Laurence Fortin, vice-présidente du Conseil régional ©7Jours/Rolland
Intervenants : Dany Rochefort, président Eureden, Laurence Fortin, vice-présidente du Conseil régional, et Claudine Hurman, directrice régionale de la Banque de France.
- Dany Rochefort rappelle l’importance de la coopérative qui rassemble 17 000 agriculteurs et collaborateurs, avec 3,5 milliards de chiffre d’affaires et 40 sites industriels (légumes, oeufs, élevage porcin/bovin). Dany Rochefort intervient en compagnie de Laurence Fortin, vice-présidente du Conseil régional, et Claudine Hurman, directrice régionale de la Banque de France. Une enquête de la Banque de France (170 collaborateurs en Bretagne) livre quelques enseignements : médiation du crédit, accompagnement des TPE et PME, et un oeil porté sur la conjoncture économique régionale. L’agroalimentaire est particulièrement scruté avec une étude dédiée. Ses enseignements ?
- Laurence Fortin, qui représente la région, salue l’Histoire « bretonne » de l’industrie agroalimentaire, un réseau de PME et TPE présentes sur l’ensemble du territ…