Vous êtes arrivé en 2021, vous repartez cet été. Que retenez-vous de votre passage à Rennes ?
Frédéric Benet-Chambellan. Mon passage aura été assez court. À mon arrivée, j’ai été frappé par l’ampleur du ressort, le plus vaste de métropole. C’est la plus belle cour de France, de par sa composition, la multiplicité de ses compétences et le sens du collectif inscrit dans les gènes de la Bretagne. Les parquets du ressort ont un niveau de performance élevé en termes de réactivité, de fiabilité, de clarté de la politique pénale. En revanche, les juridictions connaissaient des difficultés importantes de ressources humaines, spécialement dans les parquets. Les parquets de Brest et Nantes étaient en difficulté plus grande que les autres ; depuis, les choses ont évolué.
Quelles ont été vos priorités ?
F. B-C. J’ai confirmé mes intuitions sur les problèmes liés aux stupéfiants et aux violences conjugales. S’agissant des violences conjugales, au-delà, de la sévérité de la politique pénale à laquelle je suis très attentif, je me suis occupé des procédures de retex, une procédure de débriefing, dans le cadre d’homicides conjugaux, entre les acteurs qui ont eu à connaître la famille. L’objectif est de pouvoir identifier si tout ce qui aurait pu être mis en place, l’a été. Nous transmettons ensuite nos compte rendus au ministère. Sur le ressort, en cours ou achevé, il y en a une huitaine. En matière de stupéfiants , le fait marquant, c’est la création en octobre 2023 de l’instance de coordination de l’arc atlantique entre Bordeaux et Rennes, qui met en place une coopération judiciaire…