« Mon sac à dos, je l’ai porté à chaque ascension, comme mes compagnons d’équipage. Il est chargé du poids de mes rêves, de l’équipement et des vivres qui nous ont nourris tant physiquement que mentalement. Imaginez gravir le K2 sans dormir 36 heures vers un panorama époustouflant ; comme les autres sommets… souvent indescriptibles. Depuis, j’enchaîne les sommets, travaillant toujours plus dur, à la recherche de l’incroyable. En moins de 18 mois, j’ai réalisé́ douze sommets sur les quatorze, dont le mythique K2 ! J’ai fini les cinq sommets de 8 000 mètres au Pakistan en moins de 26 jours (sans utiliser d’hélicoptère, ndlr). »

Félicitations des autorités népalaises, après son ascension du Cho Oyu ©AMcKenzie
Dans une lettre de remerciement à son entourage – et surtout aux Sherpas qui l’ont accompagné jusqu’aux sommets les plus hauts de la planète -, Alasdair est d’une modestie exemplaire. Papa écossais et maman lorientaise, Alasdair quitte Lorient pour Chamonix à l’âge de 9 ans.

Alasdair McKenzie à la Cité de la voile, à Lorient, lors d’une visite à sa famille ©7J-DB
Ski alpin, descente, super G, il n’a jamais eu froid aux yeux : « J’aime beaucoup la vitesse. » Puis, l’alpinisme, avec quelque 4 000 mètres. Presque des formalités, pour celui dont les capacités physiologiques exceptionnelles ne lui font ressentir les effets de l’altitude qu’à partir de 7 300 mètres. Mais le jeune homme « ne veut pas faire comme les anciens et refuse de laisser derrière lui le moindre déchet. Même au sommet, on prend une photo et basta. »

Camp de base du Cho Oyu avec l’équipe de Sherpas ©AMcKenzie
Et le danger ? « Durant l’ascension de l’Annapurna et du K2, je me suis vraiment senti en danger. À cause des avalanches et du vent. Sur le K2, nous sommes restés coincés trois heures à plus de 7 000 mètres sur une crête avec 70 km/h de vent. J’avais peur pour mon sherpa », dit-il avec pudeur. Comment expliquer une réussite aussi éclatante ? « Il faut être prêt à tous les sacrifices, explique-t-il, dans un grand sourire. Il faut aussi être très rigoureux, le ski m’a appris la discipline. Même si je ne vois pas beaucoup mes amis, j’invite tout le monde à croire en ses rêves. Mais je ne veux pas oublier mes amis Sherpas, car c’est aussi pour eux qu’on grimpe. »
Prochaine destination : le Tibet et l’ascension du Shisha Pangma (8 027 m). Ce qui était l’œuvre de toute une vie pour les anciens « conquérants de l’inutile » sera, pour lui, son dernier 8 000 avant 21 ans.
« J’invite tout le monde à croire en ses rêves »
Un palmarès en or
2024 :
Le Cho Oyu – 7 juin 2024
2023 :
L’Annapurna – 15 avril 2023
L’Everest – 16 mai 2023
Le Kanchjunga – 1er juin 2023
Le Nanga Parbat – 2 juillet 2023
Le Gasherbrum G1 – 17 juillet 2023
Le Gasherbrum G2 – 21 juillet 2023
Le BroadPeak – 25 juillet 2023
Le K2 – 28 juillet 2023
Le Manaslu – 20 septembre 2023
Le Dhaulagiri – 29 septembre 2023
2022 :
Le Lhotse – 15 mai 2022
Le Makalu – 24 mai 2022