Couverture du journal du 03/02/2025 Le nouveau magazine

Alasdair McKenzie, un surdoué au sommet

À seulement 20 ans, Alasdair McKenzie, lorientais d’origine, vient de gravir le Cho Oyu, son treizième 8 000 mètres… sur quatorze dans le monde. Un exploit qui fait entrer ce jeune homme dans l’histoire de l’alpinisme, tant par sa précocité que par la rapidité et l'aisance à franchir de telles montagnes.

Fier d'être Breton, même en Himalaya

Fier d'être Breton, même en Himalaya ©AMcKenzie

« Mon sac à dos, je l’ai porté à chaque ascension, comme mes compagnons d’équipage. Il est chargé du poids de mes rêves, de l’équipement et des vivres qui nous ont nourris tant physiquement que mentalement. Imaginez gravir le K2 sans dormir 36 heures vers un panorama époustouflant ; comme les autres sommets… souvent indescriptibles. Depuis, j’enchaîne les sommets, travaillant toujours plus dur, à la recherche de l’incroyable. En moins de 18 mois, j’ai réalisé́ douze sommets sur les quatorze, dont le mythique K2 ! J’ai fini les cinq sommets de 8 000 mètres au Pakistan en moins de 26 jours (sans utiliser d’hélicoptère, ndlr). »

Félicitations des autorités népalaises, après son ascension du Cho Oyu

Félicitations des autorités népalaises, après son ascension du Cho Oyu ©AMcKenzie

 

Dans une lettre de remerciement à son entourage – et surtout aux Sherpas qui l’ont accompagné jusqu’aux sommets les plus hauts de la planète -, Alasdair est d’une modestie exemplaire. Papa écossais et maman lorientaise, Alasdair quitte Lorient pour Chamonix à l’âge de 9 ans.

 

Alasdair McKenzie à la Cité de la voile, à Lorient, lors d'une visite à sa famille

Alasdair McKenzie à la Cité de la voile, à Lorient, lors d’une visite à sa famille ©7J-DB

Ski alpin, descente, super G, il n’a jamais eu froid aux yeux : « J’aime beaucoup la vitesse. » Puis, l’alpinisme, avec quelque 4 000 mètres. Presque des formalités, pour celui dont les capacités physiologiques exceptionnelles ne lui font ressentir les effets de l’altitude qu’à partir de 7 300 mètres. Mais le jeune homme « ne veut pas faire comme les anciens et refuse de laisser derrière lui le moindre déchet. Même au sommet, on prend une photo et basta. »

Camp de base du Cho Oyu avec l'équipe de Sherpas

Camp de base du Cho Oyu avec l’équipe de Sherpas ©AMcKenzie

Et le danger ? « Durant l’ascension de l’Annapurna et du K2, je me suis vraiment senti en danger. À cause des avalanches et du vent. Sur le K2, nous sommes restés coincés trois heures à plus de 7 000 mètres sur une crête avec 70 km/h de vent. J’avais peur pour mon sherpa », dit-il avec pudeur. Comment expliquer une réussite aussi éclatante ? « Il faut être prêt à tous les sacrifices, explique-t-il, dans un grand sourire. Il faut aussi être très rigoureux, le ski m’a appris la discipline. Même si je ne vois pas beaucoup mes amis, j’invite tout le monde à croire en ses rêves. Mais je ne veux pas oublier mes amis Sherpas, car c’est aussi pour eux qu’on grimpe. »

Prochaine destination : le Tibet et l’ascension du Shisha Pangma (8 027 m). Ce qui était l’œuvre de toute une vie pour les anciens « conquérants de l’inutile » sera, pour lui, son dernier 8 000 avant 21 ans.

« J’invite tout le monde à croire en ses rêves »

Un palmarès en or

2024 :

Le Cho Oyu – 7 juin 2024

 

2023 :

L’Annapurna – 15 avril 2023

L’Everest – 16 mai 2023

Le Kanchjunga – 1er juin 2023

Le Nanga Parbat – 2 juillet 2023

Le Gasherbrum G1 – 17 juillet 2023

Le Gasherbrum G2 – 21 juillet 2023

Le BroadPeak – 25 juillet 2023

Le K2 – 28 juillet 2023

Le Manaslu – 20 septembre 2023

Le Dhaulagiri – 29 septembre 2023

 

2022 :

Le Lhotse – 15 mai 2022

Le Makalu – 24 mai 2022