Couverture du journal du 03/02/2025 Le nouveau magazine

ENTRETIEN. Entre conjoncture économique et nouvelles normes : les priorités de la CRCC Ouest Atlantique

Guillaume Ronco est président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes Ouest Atlantique depuis novembre 2024. À la tête d’une institution représentant près de 930 professionnels sur douze départements (dont les quatre départements bretons), il décrypte les enjeux d’une profession en pleine mutation, entre audit de durabilité, attractivité et évolution des normes. Entretien.

Guillaume Ronco est président de la CRCC Ouest Atlantique depuis novembre 2024

Guillaume Ronco est président de la CRCC Ouest Atlantique depuis novembre 2024 ©7Jours/Bruneau

Les commissaires aux comptes sont des observateurs privilégiés de la vie économique. Quel est votre constat sur la conjoncture actuelle ?

Guillaume Ronco. La situation économique se tend progressivement. Les tribunaux de commerce constatent une hausse des procédures de sauvegarde, et nous-mêmes commençons à déclencher des procédures d’alerte, une pratique que nous avions peu utilisée ces dernières années. Les prochains mois seront cruciaux, notamment pour garantir la continuité d’exploitation des entreprises. Ce sera un enjeu majeur pour la prochaine clôture comptable.

Missions de durabilité, révision des seuils : est-ce une période particulièrement complexe pour présider la Compagnie ?

G.R. Pas nécessairement. Nous avons traversé d’autres périodes de transformation. En 2019, la loi Pacte a significativement modifié les seuils (les seuils d’obligation pour les entreprises de nomination des commissaires aux comptes, ndlr), les relevant de 3 à 8 millions d’euros. Plus récemment, ils ont à nouveau été ajustés pour tenir compte de l’inflation. Si le risque d’un rehaussement à 15 millions d’euros existe, il me semble faible. Le tissu économique français, le soutien reçu de la part des chefs d’entreprise et le rôle clé des commissaires aux comptes, garants de la confiance dans l’économie, militent contre une telle évolution. Ce débat est, j’ose l’espérer…