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ÉDITO. Réindustrialisation, un trompe-l’œil ?

Fermeture de l'usine vannetaise de Michelin, menace sur la Fonderie de Bretagne, le sort s'acharne ces dernières semaines sur le tissu industriel morbihannais. Faut-il y voir des signaux qui enterrent (déjà) l'ambition de réindustrialisation en France, alors que les chiffres attestaient jusqu'à présent d'une dynamique positive ?

Pour évoluer, l'industrie doit être plus ancrée dans les territoires locaux, désormais reconnus comme des moteurs de croissance. À commencer par la Bretagne

Pour évoluer, l'industrie doit être plus ancrée dans les territoires locaux, désormais reconnus comme des moteurs de croissance. À commencer par la Bretagne ©Shutterstock

L’industrie, essentielle à la création de richesse, a vu sa part dans le PIB chuter de 17 % à 11 % entre 1995 et 2017. Mais depuis le milieu des années 2010, une stabilisation s’amorce : 201 nouveaux sites industriels ou extensions en 2023, et 130 000 emplois créés en six ans selon l’Insee. Si les chiffres de 2024 traduisent des difficultés, remettent-ils pour autant en question une tendance de fond ? Ces indicateurs masquent en réalité des disparités entre secteurs. La moitié de ces emplois provient de la fabrication de denrées alimentaires, alors que l’industrie automobile en perd 29 000.

Une recomposition s’opère.

Les entreprises n’ayant pas su s’adapter se trouvent fragilisées, tandis que de nouveaux modèles émergent. Pour l’économiste Pierre Veltz, cette transformation repose sur une convergence entre industrie et services, donnant naissance à un monde « hyper-industriel ». Selon lui, « la France industrielle est aujourd’hui beaucoup plus vaste que ses usines. » Dans cette évolution, l’industrie doit être plus ancrée dans les territoires locaux, désormais reconnus comme des moteurs de croissance. À commencer par la Bretagne.

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