Crémant, blanquette, cava espagnol, sekt allemand, prosecco italien, tout se vend comme des petits pains. Surfant sur la tendance (qui n’en est plus une, tant l’évolution est radicale et pérenne sur le long terme), tout le monde s’y met. À l’instar des Nantais qui, pour se diversifier des ventes « délicates » de muscadet ou de Gros plant, se mettent de plus en plus à faire des bulles ». Idem en Roussillon, où se précise la production d’effervescents à base de muscat, pour compenser la perte d’appétit pour les vins mutés.
Un chiffre parle de lui-même : en dix ans, la production de fines bulles en Val de Loire a été multipliée par deux ! Et le rythme n’est pas un phénomène hexagonal, la « fête » est mondiale. Le Chili avait misé sur le carménère (vieux cépage bordelais), l’Argentine sur le malbec, l’Uruguay sur le tannat (cépage connu grâce à madiran). Maintenant c’est au tour du Brésil, qui, dans une logique de différentiation, a décidé d’investir massivement dans la production de vins effervescents, dont le consommateur local est très friand.
L’explosion du prosecco
« Plus besoin d’un événement à célébrer et de flûtes en cristal pour faire sauter le bouchon. À l’image de la jeune génération, la consommation de bulles, se fait désormais en cocktail ou « on the rocks », cassant les codes d’un champagne enfermé dans une image jugée plus statutaire », décrit une enquête du journal Le Monde. À l’image du spritz. Sa couleur orange fluo aurait fait fuir il y a dix ans. Aujourd’hui, elle a propulsé les ventes de prosecco au firmament, partout dans le monde. Même dynamique pour l’effervescent espagnol, le cava. La marque Freixenet a touché le jackpot avec sa c…