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Épiceries solidaires : réinventer le modèle

600 épiceries solidaires sont aujourd'hui adhérentes du réseau Andes au niveau national, dont 26 en Bretagne. Elles ont accompagné plus de 230 000 bénéficiaires, leur évitant de basculer vers la précarité, en leur permettant de choisir un panier d’achat contre une faible participation financière. Mais ces épiceries solidaires ont enregistré, en 2023, une baisse de 29 % de dons issus des invendus des grandes surfaces. Cela représentait 22 % de l’approvisionnement total en 2023, contre 35 % en 2022. Entretien avec Jean-Philippe Greaud, animateur du réseau Andes pour la Bretagne et les Pays de la Loire.

ces épiceries solidaires ont enregistré, en 2023, une baisse de 29 % de dons issus des invendus des grandes surfaces

ces épiceries solidaires ont enregistré, en 2023, une baisse de 29 % de dons issus des invendus des grandes surfaces ©Andes

« Il y a une baisse drastique des dons, c’est une réalité qui avait commencé à pointer le bout de son nez déjà avant la Covid. Tous les réseaux d’aide alimentaire font le même constat », expose, d’emblée, Jean-Philippe Greaud, animateur de l’Association nationale des épiceries solidaires (Andes) pour la Bretagne et les Pays de la Loire.

Une difficulté accentuée cette année, avec -30 % de dons pour les épiceries solidaires. Concrètement, le modèle classique de l’aide alimentaire repose beaucoup sur le don, en lien avec les grandes et moyennes surfaces. Aujourd’hui, ces structures gèrent différemment leurs stocks, avec des rayons anti-gaspi par exemple, « chose qui n’existait pas il y a cinq ans. C’est évidemment une bonne chose pour remédier au gaspillage alimentaire, mais tous ces produits qui allaient auparavant dans l’aide alimentaire n’y vont plus », continue Jean-Philippe Greaud.

Jean-Philippe Gréaud, animateur réseau Andes Bretagne et Pays de la Loire

Jean-Philippe Gréaud, animateur réseau Andes Bretagne et Pays de la Loire ©Andes

60 % de dons, le reste d’achat

Cela demande ainsi, pour le réseau Andes, de se réinventer. « Nous voulons requestionner le modèle de l’aide alimentaire et être dans une transformation, être en capacité d’obtenir des financements pour permettre aux