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ENTRETIEN. Festival interceltique de Lorient : « Une manière de nous exprimer artistiquement »

Du 12 au 18 août 2024, le Festival Interceltique de Lorient (FIL) propose une édition consacrée à la jeunesse celte. Traditionnellement, le FIL met à l’honneur une nation. Cette année, les organisateurs ont décidé d’élever la jeunesse au rang de "Guest Star". Car la culture celte est bien vivante et ne cesse de se renouveler grâce à de jeunes artistes qui ont trouvé un moyen d’expression qui dépasse largement les frontières nationales. Rencontre avec la Galicienne María López Carballo.

©Jacques_MULLER

La Galicienne Maria Lopez Carballo, joueuse de gaïta, a remporté le 34e trophée McCrimmon de gaïtas à seulement 14 ans. En 2019, elle a terminé ex aequo avec l’Asturien Fernando Vasquez Carcaba, mais désignée gagnante au bénéfice de sa jeunesse, conformément au règlement. C’est même la plus jeune lauréate du concours depuis sa création. Aujourd’hui âgée de 19 ans, elle nous parle de sa passion celte.

©Jack_FOSSARD

Que signifie pour vous le mot « celtitude » ?

Maria Lopez Carballo. Le celtisme est la croyance en l’existence d’une culture celtique dans différentes communautés à travers le monde. Nous, Celtes, partageons une manière de nous exprimer artistiquement, des traditions… L’un des meilleurs exemples est la musique et surtout la cornemuse, un instrument que nous avons en commun.

Comment cette culture vous a-t-elle été transmise ?

M.L.C. Principalement par la musique. Depuis que je suis toute petite, j’ai entendu la musique de grands artistes comme Carlos Núñez, Hevia, The Chieftains, Alan Stivell, Patrick Molard… J’ai aussi assisté à de nombreux concerts. Pour l’anecdote, alors que ma mère était enceinte de moi, j’ai pu assister à mon premier concert de The Chieftains et Carlos Núñez au Festival International du Monde Celtique d’Ortigueira. Ce festival a aussi été une grande source de transmission puisqu’il est très proche de chez moi. J’aime aussi découvrir l’histoire des Celtes à travers diverses publications.

Qu’est-ce qui vous émeut autant ?

M.L.C. Que des nations si éloignées géographiquement aient un passé, un présent et un avenir communs.

Pensez-vous que cet héritage est menacé ou en pleine renaissance ?

M.L.C. La résurgence est plus lente que souhaité. La pandémie a peut-être provoqué un ralentissement mais je reste optimiste. Notamment grâce à des initiatives comme celle du Festival Interceltique de Lorient, qui met la jeunesse à l’honneur. J’espère d’ailleurs que les festivals de toutes les nations celtes copieront l’idée, donneront de la visibilité aux jeunes et seront une belle opportunité de faire connaître notre musique.

Que représente pour vous le Festival Interceltique de Lorient ?

M.L.C. Mon premier voyage au Festival Interceltique de Lorient remonte à 2014, alors que j’avais 9 ans. Je me souviens avoir été impressionnée par l’atmosphère et l’ampleur du festival. Cette année sera mon quatrième voyage au festival et je pourrai réaliser l’un de mes plus grands rêves de cornemuse, pouvoir participer à l’un des meilleurs spectacles du festival tel que Celtic Odyssée. Vraiment, ce que vous ressentez là-bas ne peut pas être exprimé avec des mots, il faut le vivre.