À Quimper, la piscine cinquantenaire de Kerlan Vian est en travaux. À Baud, la construction d’une nouvelle piscine a nécessité environ 6 millions d’euros d’investissement. En France, 60 % des 4 000 piscines ont plus de 30 ans. « Les équipements publics font face à deux enjeux principaux, expose Linda Lefevre, directrice générale adjointe d’Ethis : les difficultés à recruter, et la question de l’énergie ».
Car les consommations des piscines sont hors normes : les équipements les plus récents affichent 2500 kWh/an par m2 de bassin, soit environ 700 kWh/m2/an pour l’ensemble du bâtiment. « C’est quatorze fois plus que la consommation d’un bureau ».

L’équipe d’Ethis compte une vingtaine de collaborateurs. ©Ethis
Une expertise construite sur plus de 400 piscines
Dans ce contexte de vieillissement du parc, d’augmentation des coûts de l’énergie et d’exigences de performances énergétiques des bâtiments publics, le bureau d’études lorientais Ethis s’est positionné sur les problématiques très spécifiques des centres aquatiques. « Avec Yves Le Mot, nous avons repris Ethis en 2015. L’entreprise, créée en 1992, comptait alors douze personnes déjà bien expérimentées sur les piscines. Nous avons recruté pour accompagner la hausse de la demande, avec aujourd’hui une vingtaine de collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros. Nous avons construit et rénové plus de 400 équipements aquatiques ce qui nous confère une véritable expertise ».

Le local technique équipé de filtres à billes de verre dans le nouveau stade aquatique de Douarnenez©Ethis
Valoriser l’eau et limiter l’impact environnemental
Les chantiers se font avec des technologies nouvelles, apportant « une nette amélioration des performances de bâtiments, la baisse des déperditions grâce à des process de plus en plus efficaces. On récupère même de l’énergie sur le traitement de l’air et de l’eau ».
Ethis est d’ailleurs le référent en France d’un système américain de filtration de l’eau à perlite. « Nous l’avons utilisé dès 2018, quand il nous a paru mature, sur le chantier de rénovation à Ploërmel : un système très compact, efficace et gain de place. »
« Beaucoup d’efforts sont également faits sur la valorisation de l’eau ». Une eau propre, filtrée et chaude, qui peut servir à préchauffer l’eau entrante, ou être utilisée dans les sanitaires, pour le lavage, l’arrosage… Ethis agit sur d’autres plans : « les réseaux de chaleur bois sont de plus en plus fréquents, le solaire thermique peut offrir un complément en été, on teste la géothermie sur nappe, ou même la thalassothermie en bord de mer… On peut aussi chercher des gains sur des complémentarités : piscines + patinoire par exemple, comme à Nantes ».