Présentez votre profession.
François Desprat. Le mandataire judiciaire a un mandat de justice confié par les tribunaux de commerce pour toutes les entreprises à caractère commercial et par les tribunaux judiciaires pour toutes les entreprises à caractère civil, comme les agriculteurs, les sociétés civiles et professions libérales, les associations. Il est présent en cas de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire.
Nous sommes les représentants de l’intérêt collectif des créanciers et l’interlocuteur du tribunal et de ses magistrats pour les renseigner sur la détermination du passif et l’indemnisation des salariés. Lorsque, malheureusement, le dossier est converti en liquidation judiciaire, notre rôle est un peu plus large et comprend un volet social. Il s’agit de procéder au licenciement des salariés et de les faire indemniser par le fonds de garantie des salaires. Il faut réaliser les actifs de l’entreprise, immobilier ou mobilier, recouvrer toutes les créances dues à l’entreprise, engager les actions nécessaires pour reconstituer ou augmenter l’actif de la procédure. Tout cela dans l’objectif de désintéresser au mieux les créanciers qui se manifestent auprès de nous. Cette profession passionnante touche à toutes les activités, allie à la fois le droit et le chiffre, une particularité que nous partageons avec les administrateurs judiciaires.
Quel est le rôle du CNAJMJ ?
F. D. Le conseil national représente la profession en France, composée d’environ 150 administrateurs judiciaires et 300 mandataires judiciaires. À ces 450 professionnels s’ajoutent près de 2 800 salariés. La structure, basée à Paris, assure la formation des professionnels et de leurs collaborateurs. Elle organise également les contrôles que nous subissons tous les trois ans et examine les rappor…