La FFB, associée aux autres fédérations professionnelles telles que la FNTP ou la Capeb, rejointe par l’Ordre des architectes, demande au gouvernement du temps pour s’organiser.
Alors que la décision du gouvernement (communiqué du ministère de l’Intérieur en date du 17 mars) est de ne pas stopper les chantiers, la FFB renouvelle la demande d’arrêt temporaire des chantiers (10 jours), sauf pour les travaux d’urgence, pour réfléchir aux procédures de mise en sécurité des salariés et s’organiser.
« Nous vivons une crise grave, rare, d’une ampleur inégalée »
…selon Jacques Chanut qui parle d’une semaine « chaotique » pour les artisans et les entrepreneurs. « Sur les chantiers, les mesures de protection ne sont pas toujours assurées pour les salariés : promiscuité, port de charges à deux, absence de masques de protection, transport à plusieurs en camionnettes… ».
Face à des donneurs d’ordre qui, pour partie, arrêtent leurs chantiers, face à des difficultés majeures d’approvisionnement, face à certaines interventions des forces de l’ordre pour interrompre des chantiers… nombre d’entreprises du BTP n’ont pas pu maintenir leur activité.
En quelques jours, le BTP s’est vu confronté à une désorganisation, à des risques sanitaires et à une incompréhension mêlée d’inquiétude légitime à la fois des chefs d’entreprise et des salariés.
Si certaines entreprises du secteur ont été contraintes d’arrêter leurs activités, pour les diverses raisons évoquées ci-dessus, depuis quelques jours, au regard des annonces de la ministre du Travail, elles craignent de ne pas pouvoir bénéficier de la procédure de chômage technique.
La Fédération 35 lors d’un échange avec la Direccte d’Ille-et-Vilaine a pourtant eu la confirmation de la prise en charge des dossiers d’activité partielle. Pour rappel, les entreprises disposent d’un délai de 30 jours pour déposer leur demande avec effet rétroactif. « Nous leur conseillons de bien motiver leur demande autour de la baisse d’activité et des raisons concrètes qui les ont poussées à arrêter leur activité » explique Philippe Lelièvre, secrétaire général de la FFB35.
« Les propos tenus par la ministre du Travail jeudi ont suscité incompréhension et colère »
Jacques Chanut s’insurge auprès de la ministre, suite à son intervention sur LCI, dans un courrier qu’il lui a adressé jeudi après-midi : « Aucune de nos entreprises, aucun de nos artisans, ne s’est mis dans une position de tire-au-flanc face à la situation actuelle ! C’est la mort dans l’âme que nombre d’entre eux ont dû cesser leur activité et mettre leurs salariés à l’arrêt : ils n’ignorent pas les conséquences désastreuses de cette décision pour leur structure, mais ils font ce sacrifice en conscience et responsabilité ».
Dans ce courrier, la FFB réitère sa demande d’une réunion d’urgence avec les services du ministère, la médecine du travail et les syndicats pour définir ensemble les procédures de protection sanitaire des compagnons sur chantier.
Sur le terrain, on entend de nombreux professionnels de tous corps de métiers s’insurger de la situation à laquelle ils sont confrontés, parce qu’ils ne veulent pas prendre de risque pour leurs salariés, alors que la situation pandémique dans notre pays s’aggrave, et que l’Italie vient tout juste de fermer aussi ses chantiers.