Galerie Oniris : la musique du carré d’Yves Popet

Acrylique sur toile marouflée sur bois 60x60cm ©DR

« J’ai affiné mon œuvre jusqu’à ne plus avoir qu’une ligne droite, horizontale, verticale dans un carré », confie Yves Popet. Avant lui, Malevitch et Mondrian ont célébré le carré, « la forme parfaite ». De même, Aurélie Nemours et Vera Molnar, deux figures de l’Abstraction géométrique, habituées de la Galerie Oniris.

La démarche d’Yves Popet s’apparente à celle des plus grands musiciens classiques et contemporains. Dans son atelier, il écoute Jean-Sébastien Bach, maître du contrepoint et Steeve Reich, pionnier de la musique minimaliste américaine des années 1960. Le premier est l’auteur des Variations Goldberg, d’une extraordinaire richesse de formes, d’harmonies, de rythmes ; le second est un adepte du « phasing », une écriture musicale basée sur le rythme et la pulsation qui se construit à partir d’un court motif musical répété indéfiniment avec un décalage temporel.

Correspondances entre musique et peinture

Pastel sur papier 375×375 ©DR

D’étonnantes correspondances se dessinent entre musique et peinture. Dans ses compositions de formes et de couleurs, Yves Popet recherche l’harmonie et l’équilibre autour d’un même motif, le carré. Celui-ci augmente ou diminue, se fragmente en quatre, en huit, avant de se recomposer pour dynamiser la forme initiale. Inlassables variations. Pour tirer parti du vide, Yves Popet crée des rythmes : lignes noires, blanches ou colorées. Triomphe de l’angle droit. Il joue aussi des glissements des carrés qui s’imbriquent puis se détachent. Effet de mouvement et invitation à poursuivre la construction. Le carré se marie parfois au rectangle.

Acrylique sur toile marouflée sur bois 80x80cm ©DR

Forme, trait, juxtaposition, angle droit, effacement régissent les variations d’Yves Popet. Travaillée en aplats saturés, à l’acrylique et au pastel, la couleur joue un rôle essentiel : rouge, bleu outremer, jaune et vert pour stimuler le regard au rythme des pulsations du carré.