Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Niji, un pionnier du digital toujours en mouvement

Dans un monde où aucune entreprise ne peut échapper à l’enjeu structurant qu’est le numérique, Niji les accompagne dans leur transition digitale en intégrant l'ensemble de la chaîne de valeur, du conseil au développement web, en passant par le design. Cofondée en 2001 par Hugues Meili, actuel président, avec Christophe Dandois et Laurent Saint-Marc, l'entreprise est un partenaire stratégique pour des clients tels qu'EDF, BNP Paribas, Stellantis, Orange, Kering, LVMH ou encore Les Mousquetaires. Avec un chiffre d'affaires en 2023 de 130 millions d’euros et une équipe de 1 400 collaborateurs, dont 300 à Rennes et le reste réparti entre Paris et six autres implantations dans l'Hexagone, Niji entend désormais se positionner comme acteur de référence auprès des industriels et s’est aussi doté d’une filiale en cybersécurité, avec un seul objectif pour son patron : "Rester en tête de peloton". Entretien.

Hugues Meili, président de Niji ©Studio Carlito

Hugues Meili, président de Niji ©Studio Carlito

La veille de l’entretien, Hugues Meili a consacré sa journée à des activités « institutionnelles ». Au programme : l’inauguration de l’European Cyber Week au Couvent des Jacobins à Rennes et celle de la Cyberplace à Via Silva, dans le cadre de ses fonctions de président de Bretagne Développement Innovation.

Hugues Meili. Ce sont des journées denses, après lesquelles je réfléchis à la notion de productivité. Une réflexion nécessaire, non pas dans une optique stakhanoviste, mais pour rester connecté, avec lucidité, à la réalité de l’entreprise et que le lien avec elle ne devienne pas sporadique. Déléguer sans contrôler revient à abandonner. Les équipes le perçoivent rapidement, tout comme les parties prenantes et, parfois, les clients eux-mêmes. Une question finit par émerger : le dirigeant reste-t-il vraiment le visage de l’entreprise ? Le contrôle doit être compris dans un sens proactif, et non coercitif : maintenir l’échange, coconstruire.

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L’incarnation d’une entreprise est-elle indispensable ?

HM. L’incarnation est cruciale, surtout pour les fondateurs, car ils portent l’humanité et les valeurs de l’organisation. C’est encore plus vrai pour les entreprises de services. Dans nos sociétés latines, la relation humaine est primordiale : on se sert la main, on échange, on établit un contact direct. Dans les entreprises qui vendent des produits, c’est souvent la marque ou la matérialité de ces produits qui assurent cette incarnation. Mais lorsque le dirigeant anticipe les tendances et donne des valeurs à son entreprise, il doit se mettre en avant. Prenons l’exemple d’Emmanuel Faber, qui a redonné un visage à Danone en incarnant sa politique Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Il a conduit l’entreprise vers le statut d’entreprise à mission. De même, Jean-Pascal Tricoire, à la tête de Schneider Electric pendant quinze ans, s’est illustré par des engagements en faveur de la parité et de l’accompagnement des pays en développement.

« Je reçois en moyenne deux dossiers par jour de la part de banquiers d’affaires. Rien de transcendant jusque-là, c’est souvent le fond de cuve. »

Chez Niji, vous avez fait évoluer la gouvernance récemment.

HM. Je déteste l’acronyme PDG, car il reste associé dans l’imaginaire collectif à un capitalisme abusif et dépassé. Il symbolise un modèle d’entreprise qui tend à disparaître : celui de la société anonyme avec conseil d’administration, autrefois synonyme de l’autorité écrasante d’un « patron » souvent éloigné du reste du monde. Mais ce modèle a progressivement laissé place à des structures plus souples, comme la Société par actions simplifiées (SAS) ou celles avec directoire et conseil de surveillance.

Lors de la création de Niji en 2001, je savais que n…