Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

GRAND FORMAT. Le CJD est un laboratoire

Alan Guervilly, président du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Bretagne, entame sa deuxième année à la tête de cette association de chefs d’entreprise qui veulent être acteurs des mutations économiques, environnementales et sociales. Forte de 600 adhérents répartis en neuf sections locales, l'antenne bretonne du CJD s’emploie à impacter positivement l’écosystème entrepreneurial, en formant les dirigeants. Rencontre à l’occasion des préparatifs du congrès national à Rennes, au cours duquel 2 500 dirigeants adhérents du CJD se retrouvent.

Alan Guervilly, président du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Bretagne ©Studio Carlito

Quelle est la spécificité du CJD ?

Alan Guervilly. Nous prônons le respect de l’individu et du vivant en général. En tant que dirigeants, nous avons une importante responsabilité envers nos collaborateurs que nous pouvons inciter à être plus vertueux. Cela passe par l’exemplarité du dirigeant. Nous avons tous envie de bien faire, sans être des bisounours. Aujourd’hui, il est difficile de recruter ; l’ambiance générale d’une entreprise fait la différence, pas un baby-foot dans une salle de pause, cela ne marche qu’un temps.

À titre personnel, qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir être un dirigeant vertueux ?

A. G. J’ai été un salarié malmené. Je travaillais dans l’univers des travaux publics, je suis homosexuel, j’ai eu à faire face à des difficultés et des écarts de salaire à compétences égales. Maintenant, j’ai la chance de mener mon entreprise et de travailler comme je le souhaite. Quand j’entends certains jeunes homosexuels qui ont du mal à trouver du travail, je trouve cela inadmissible.

Le CJD se définit comme l’école des dirigeants. Concrètement, pourquoi ?

A. G. On ne naît pas dirigeant, on le devient. Nous avons beaucoup de formations grâce au CJD, sur le développement personnel, des aspects techniques de gestion… J’ai commencé comme chauffeur routier. J’ai participé à des formations sur la lecture d’un bilan, sur le poker management… Les deux premières années après la création de ma société, c’est mon expert-comptable et mon avocat qui géraient mon entreprise. À un moment, je me suis dit que ce n’était plus possible. La stratégie, c’est moi, en tant que dirigeant, qui dois la conduire. Aujourd’hui, je peux leur dire non. Eux sont là pour border.

Quelles sont les préoccupations récurrentes des jeunes dirigeants en ce moment ?

A. G. L’emploi ! Le CJD est un laboratoire. Actuellement, la vice-présidente du CJD Bretagne, Catherine Radenac, teste la semaine de quatre jours dans son entreprise, Orignal Communication à Lorient. Elle est ravie de l’expérimentation. C’est l’idée du CJD : une idée, une mise en pratique pour tester. Sur le thème de l’emploi, une plénière du CJD des Côtes d’Armor se tient fin juin sur le thème « Retour vers les seniors ». On oublie qu’un salarié reste en moyenne 5-6 ans dans une entreprise, donc pourquoi se refuser de recruter un senior à 5-6 ans de la retraite ? Alors que ce sont des profils expérimentés. C’est une manière différente d’accompagner les personnes et c’est positif pour l’entreprise.

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