Sur invitation de Nicolas Sériès, Édouard Philippe a fait le déplacement pour découvrir le site de fabrication de la filiale « vision » du verrier qui emploie 350 personnes à Fougères et réalise 164 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 en France.
Le 100 % santé
Nicolas Sériès a profité de la présence d’Édouard Philippe pour faire passer des messages sur l’écosystème du marché de l’optique en France et son volet législatif. « L’écosystème législatif est très contraignant, car il change en permanence. Nous avons besoin de visibilité et de stabilité pour investir, notamment vis-à-vis de notre groupe qui fait les arbitrages. »
« L’écosystème législatif est très contraignant »
Point de vigilance pour le verrier : la loi 100 % santé, qui vise à garantir l’accès sans reste à charge à certains équipements d’optique, auditifs et soins prothétiques dentaires. Pour Zeiss France, les verres vendus dans le cadre de ce dispositif représentent 20 % des ventes. « Ce sont des verres que nous vendons 70 % moins cher. Le 100 % santé et tous les débats actuels sur les remboursements par les OCAM viennent challenger nos efforts pour produire toujours plus de verres Origine France Garantie « , plaide le président de la filiale française de Zeiss, qui a renforcé de 25% sa capacité de production à Fougères avec l’acquisition de matériel et l’embauche de 24 collaborateurs. « S’il y a un message, je l’ai bien compris « , répond Édouard Philippe.
Nicolas Sériès a également souligné le modèle atypique du groupe allemand (10,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires), détenu à 100 % par la Fondation Carl Zeiss et non côté. Ce modèle permet à l’entreprise de consacrer un minimum de 10 % de son chiffre d’affaires en recherche et développement. Un élément qui a attiré l’attention d’Édouard Philippe, qui a d’ailleurs une culture franco-allemande puisqu’il a passé son baccalauréat à Bonn, où son père était alors proviseur du lycée français.
« Très impressionné »
À l’issue de la visite de l’outil de production où 5 000 verres sont fabriqués quotidiennement, Édouard Philippe s’est dit « très impressionné » par le degré de personnalisation des produits.
La veille de sa venue chez Zeiss, le chef du parti Horizons était chez Okwind à Torcé, puis en réunion publique à Vitré dans le cadre des élections européennes. Dans un style qui rappelle des pratiques chiraquiennes, « pour sentir le terrain » confie son équipe, Édouard Philippe privilégie les déplacements en sous-préfecture, dans lesquels il intègre toujours une visite économique.