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Modernisation et diversification des activités portuaires de Saint-Malo

La CCI a passé le témoin le 1er janvier 2020. c’est aujourd’hui EDEIS qui est délégataire de la Région Bretagne pour développer l’activité portuaire de Saint-Malo. Si les coups de vent se multiplient depuis le début de l’année, le cap reste le même : développer les activités économiques du port tout en assurant sa transformation environnementale.

Simon Dreschel, Directeur du développement des territoires chez EDEIS, Stéphane Perrin, Conseiller régional référent pour Saint-Malo Agglomération, Jean-Baptiste Rible, Directeur général des ports de Saint-Malo & Cancale chez EDEIS.©7J_KB

Le 29 septembre dernier, la Région Bretagne, propriétaire du port et la société EDEIS son concessionnaire, ont profité d’un point presse pour dresser un bilan de l’activité portuaire et communiquer sur les dossiers du moment qui relèvent du court, moyen et long terme. Baisse de l’activité passagers de 85 %, baisse du fret de 40 %, liquidation de la société employant les dockers, Brexit… le port de Saint-Malo subit depuis quelques mois de nombreuses avaries. Malgré le contexte Stéphane Perrin, Conseiller régional référent pour Saint-Malo Agglomération l’affirme « La Région se mobilise pleinement pour l’avenir du port de Saint-Malo même si les circonstances actuelles sont un peu compliquées. Nous ne nous démobilisons pas ». Un cap partagé par la société EDEIS, candidate heureuse de l’appel d’offres pour la gestion des ports de Saint-Malo et de Cancale. Pour ce gestionnaire d’aéroports, la nouvelle activité portuaire au sein d’EDEIS est stratégique. Il a la charge d’assurer l’exploitation du port (pêche, fret, transports de personnes, réparation navale) et de mener plus de 50 millions d’euros d’investissements sur 10 ans, dont une partie conséquente sur le plan environnemental.

Projet de modernisation du Terminal du Naye

Pour renforcer l’attractivité du port, la Région souhaite moderniser ses infrastructures vieillissantes et plus particulièrement le terminal du Naye, son activité pesant pour environ un tiers du chiffre d’affaires du port. Trois scénarios d’investissement sont envisagés avec un budget allant de 35 à 110 millions d’euros suivant l’option choisie. Le projet le plus complet propose une rénovation globale du terminal ainsi que la construction d’une nouvelle gare maritime. Une concertation préalable avec les Malouins se déroulera courant octobre. Des opérations d’acquisition derrière l’actuel pôle naval Jacques Cartier sont également en cours pour accroitre la capacité des espaces destinés à la réparation.

L’environnement au cœur des enjeux

La question environnementale est au cœur des préoccupations et sera très certainement suivie de près par les Malouins. Une préoccupation partagée par la région comme le souligne Stéphane Perrin « On ne peut pas lancer la Breizh Cop d’un côté et ne pas être exigeant sur l’aspect environnemental de l’autre ». Pour répondre aux exigences du cahier des charges, EDEIS a mis en place différentes actions. La société travaille au déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du port, équipement nécessaire permettant la mise en place d’outils de mesures de qualité de l’air, de comptage énergétique, de surveillance des consommations d’eau et de la gestion intelligente des éclairages.

Le port de Saint-Malo, propriété de la région et géré par Edeis, va être modernisé pour répondre à de nouveaux enjeux d’attractivité.©7J_KB

 

La gestion des poussières générées par le débarquement des marchandises est également au cœur de la stratégie environnemental d’EDEIS avec la mise en place d’une première trémie dépoussiérée d’ici 2021. La fonction de la trémie de quai est la réception de produits en vrac, elle est dépoussiérée afin de réduire les émissions de poussières lors des déchargements de bateaux.

D’autres actions sont en cours, notamment l’élaboration d’une charte de bonnes pratiques avec l’ensemble des acteurs portuaires.

Bilan début d’exploitation d’EDEIS

> Trafic passagers en baisse

À l’arrêt avec le confinement et la poursuite de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 11 juillet, l’activité passager accuse cette année une baisse de 85%. L’activité a repris de manière restreinte le 17 juillet. Mais après l’instauration d’une quatorzaine au Royaume- Uni pour les voyageurs en provenance de la France le 15 août dernier, le trafic a de nouveau été ralenti le 7 septembre avec la suspension des liaisons Saint-Malo-Portsmouth de la Brittany Ferries. Si condor Ferries maintient jusqu’à présent des rotations le week-end avec Jersey, tout passager doit cependant s’isoler durant 5 jours et effectuer deux tests PCR, l’un à l’arrivée, l’autre à l’issue de l’isolement.

> Nouvelle offre de croisière

Alors que les compagnies ont annulé toutes les escales programmées en 2020 et ce jusqu’au 24 septembre, EDEIS annonce la mise en place d’une offre inédite de croisière avec la Compagnie du Ponant. Ce nouveau tour de Bretagne par ses côtes et ses îles proposé au départ de Saint-Malo a eu lieu une douzaine de fois cet été et l’offre devrait être renouvelée et pérennisée dans les années futures.

> Les chiffres de la pêche en hausse grâce à l’intérêt pour les circuits courts

La crise sanitaire a renforcé l’intérêt des acheteurs pour les circuits courts et la pêche locale n’a fait que croitre avec un volume de vente de 929 tonnes sur les 8 premiers mois de 2020 contre 802 tonnes sur la même période en 2019. Ce constat renforce la volonté d’EDEIS et de la Région Bretagne de construire « une véritable place pour le marché de la mer ». L’objectif est une mise en service du nouveau de port de pêche en 2023.

> Forte baisse du fret Ferries et trafic cargos

L’activité fret sur les Ferries étant directement liée au transport de passagers, les impacts de la crise sanitaire se retrouvent également dans cette part du trafic de marchandises du port. Le trafic cargos est resté à un niveau normal jusqu’en juin, mais l’arrêt des activités de manutention, suite à la liquidation de Saint-Malo manutention a stoppé ces transits jusqu’au 22 septembre dernier. Depuis l’activité a repris, mais celle des Ferries est à nouveau au plus bas.

On ne peut pas lancer la Breizh Cop d’un côté et ne pas être exigeant sur l’aspect environnemental de l’autre.

> Saint-Malo veut être une porte d’entrée pour les marchandises bio

La région a fait une demande d’agrément pour devenir un port d’entrée pour les marchandises bio. Pour objectiver l’intérêt d’une telle démarche, l’accueil du « Grain de Sail » cargo à voile ayant choisi Saint-Malo comme port d’attache est une aubaine. Fin octobre, il partira rejoindre New York chargé de vins naturels bio.