Courir sans se faire mal. C’est la promesse de l’application développée par la start-up rennaise Ochy, cofondée par deux anciens sportifs de haut niveau, Perrine Chapot Evans et Khaldon Evans. « Nous nous sommes rencontrés il y a plus de dix ans sur les pistes d’athlétisme d’une université des États-Unis. À l’époque, Khaldon performait sur 400 mètres mais des douleurs chroniques aux genoux sont devenues un frein. » Alors étudiante en kinésithérapie, « j’ai essayé de comprendre d’où cela venait. Nous pensions au départ que cela venait du genou. Après de nombreuses recherches, nous nous sommes rendu compte que le problème venait de son mouvement de pied qui n’était pas le bon. » La machine est lancée.

©Ochy
Des analyses semblables à celles de laboratoires
L’idée est simple : rendre accessible toutes les données biomécaniques qui permettent aux utilisateurs, même débutants, de mieux comprendre leur technique de course. Un produit au croisement du sport, de la santé et des nouvelles technologies. Pour cela, l’application mobile qui aide à corriger leurs erreurs, permettant ainsi de prévenir les douleurs et d’améliorer leurs performances sportives. Et cela, grâce à l’intelligence artificielle. Comment cela fonctionne ? À partir d’une vidéo de quelques secondes du coureur en action, les algorithmes fournissent des analyses pointues, semblables à celles d’un laboratoire. « Tous les points corporels sont décryptés, aussi bien la position de la tête et du buste que l’attaque du pied du sol. C’est ce que l’on faisait manuellement, cela prenait beaucoup de temps, quand l’IA le fait très bien et rapidement », développe Perrine. Avec les résultats, l’application propose, à l’utilisateur, un plan d’exercices personnalisés pour auto-corriger ses erreurs et ainsi gagner en rapidité.
20 000 utilisateurs
Outre Perrine Chapot-Evans, et ses associés Khaldon Evans et Victor Dequidt, Ochy regroupe cinq salariés et alternants. L’équipe devrait atteindre les 12 à 15 personnes d’ici à la fin 2024, et vise les 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025.
20 000 personnes utilisent déjà l’application dans plus de 100 pays. Côté BtoB, Ochy est en lien avec 1 200 clients pour le moment, dont Orange, la SNCF, la Fédération Française d’Athlétisme… « et nous attendons la confirmation d’un gros client prochainement. Les 500 000 euros que nous avons récemment levés vont nous permettre de lancer des actions marketing à plus grande échelle en France et à l’international », précise la dirigeante, qui espère aussi un effet JO autour de la course à pied. Prochaine étape, « nous allons, au printemps 2025, nous engager sur une autre opération. Nous cherchons cette fois 2 millions d’euros et multiplier le nombre de nos clients par 10 ».
Pour cela, Ochy multiplie les apparitions : la start-up participe au salon Vivatech, au CES Las Vegas, et a été choisie pour exposer le produit au club France des JO, mais aussi, dans le cadre du programme Femmes entrepreneuses d’Orange. Dans les prochains projets, de nouvelles actions de R&D vont être engagées et des recrutements sont prévus. Si l’application cible pour le moment la course à pied, les cofondateurs « ont envie de l’élargir assez vite à d’autres disciplines sportives », termine Perrine Evans.