« Avec tous nos partenaires, notamment le préfet du Morbihan, nous avons initié ce programme avec la volonté d’accompagner et de conseiller les entreprises dans la gestion de leur consommation d’eau. Ecod’O s’appuie donc sur la diffusion des bonnes pratiques et non sur la coercition, explique Philippe Rouault, président de la CCI du Morbihan. Cette démarche collaborative a beaucoup compté dans la souscription de nos adhérents à Ecod’O. » Et cette approche semble plutôt efficace sur le terrain: 70 entreprises accompagnées, 500 000 m3 d’eau économisés, 45 diagnostics d’entreprises réalisés, 35 fiches de bonnes pratiques éditées…
Le bilan réel des économies dépasse même largement les estimations du diagnostic. « Nous avions prévu de faire environ 8% d’économies et nous en sommes déjà à 10% en seulement un an, se réjouit Luc Guymare, chargé de projet régional Ecod’O. »

Luc Guymare (resp. régional Ecod’O), Peter Nass, Vice-président à la transition énergétique CCI 56 et Philippe Rouault, président de la CCI 556 ©DB-7Jours
Réutiliser les eaux traitées, c’est aussi faire des économies
Devant un tel succès, le dispositif est généralisé à toute la région Bretagne depuis cet été. Mais la CCI du Morbihan ne compte pas en rester là. « Comme nous avons constaté qu’au sein des entreprises le fait de se mobiliser pour un sujet sociétal aussi fort que les économies d’eau génère une forte cohésion, nous souhaitons continuer à nous appuyer sur cet effet positif pour expérimenter la réutilisation des eaux traitées, précise Philippe Rouault. » La chambre consulaire va tenter de faire bouger le curseur en initiant un débat réglementaire national sur l’emploi de ces eaux, traitées mais non potables. La CCI compte sur l’appui des entreprises agro-alimentaires bretonnes, les acteurs institutionnels et les 6 députés et 3 sénateurs.
Après Ecod’O, Eco’Carbone
En attendant de faire avancer ce dossier, la CCI compte dupliquer le modèle Ecod’O pour la décarbonation. Un pré-diagnostic Eco’Carbone est actuellement en cours de constitution avec l’aide de la Région, l’Adème, Morbihan Énergies, la préfecture… « Nous ne faisons que nous adapter à la vraie demande des entreprises, dit Philippe Rouault avec humilité. C’est parfois une question de vie et de mort pour eux.»