L’énergie
« La Covid, la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie… Nous vivons des crises successives et la situation est loin d’être facile pour la plupart d’entre nous, reconnaît en introduction Claude Dozoul, président de la CPME 56. Mais c’est à nous de nous adapter, trouver des solutions et rester optimistes. À crise exceptionnelle, des solutions exceptionnelles ! » Avant de passer la parole, il prend malgré tout soin de rappeler que la Cellule d’aide de la CPME traite 800 dossiers par an (80 % de succès) et qu’elle reste toujours disponible en cas de besoins.
Climat éco
Pour contextualiser la situation économique actuelle, Jean-Luc Chaussivert, directeur départemental de la Banque de France fait le point sur le climat économique de rentrée. « C’est une rentrée si particulière, commence-t-il. L’inflation est plus forte que prévu, mais elle reste moins importante en France que partout ailleurs.
Elle semble maîtrisée et c’est un point positif pour les chefs d’entreprise bretons qui espèrent en majorité une augmentation de leur chiffre d’affaires. Nous n’assistons donc pas à une dégradation majeure de la situation même si le manque de main-d’œuvre se fait sentir cruellement. »
Difficultés de recrutement
Parmi les questions centrales évoquées par les invités, la nécessité d’augmenter l’offre de logement. Tout le monde s’accorde à reconnaître que l’économie départementale se porte à merveille avec un taux de chômage à 5,8 %, mais qu’elle peut se trouver ralentie par le manque de constructions. En cause, la pénurie de foncier, l’augmentation des prix des matières premières et un taux de vacance des logements locatifs historiquement bas (7 %). Au point que le logement des saisonniers à l’été 2022 a été un véritable casse-tête notamment pour les restaurateurs qui ont souvent dû réduire leur activité.
Il faut vite changer de tactique pour que nos salariés puissent se loger ! Claude Dozou
Dans un contexte de cherté du carburant, la mobilité des salariés est également un frein puissant au recrutement. Philippe Le Ray, président d’Auray Quiberon Terre Atlantique, apporte un témoignage éclairé sur ce thème: « J’ai reçu récemment un entrepreneur important souhaitant construire un programme de résidences senior sur une commune littorale. Je l’ai bien sûr assuré de mon soutien, mais je lui ai demandé s’il avait pensé à la mobilité de ses futurs salariés qui n’habitent pas à proximité… C’est, selon moi, une question essentielle. En somme, le foncier disponible doit-il servir à l’activité économique et/ou au logement ? » Un participant à la table ronde suggère même de rapprocher les entreprises des lieux d’habitation. Claude Dozoul siffle la fin de partie en enjoignant les responsables de l’habitat départemental « à construire en masse et à lever les nombreux freins au logement. Il faut vite changer de tactique pour que nos salariés puissent se loger ! »
Au nord comme au sud de la RN 165, le manque de logement se fait sentir. Un problème encore aggravé par le phénomène des locations meublées via les sites spécialisés. Acteurs du logement et chefs d’entreprise demandent une régulation de cette activité fort lucrative, mais aux conséquences importantes sur la bonne marche de l’économie départementale.