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Tire-Fesses, une ascension fulgurante : entretien avec Glenn Vigouroux, Benjamin Rolland et Thomas Tissot, les 3 co-fondateurs de l’agence

Lancée en 2020, l’agence de communication, basée à Rennes et spécialisée dans l’agroalimentaire, connaît depuis une hyper croissance. Aujourd’hui, elle travaille avec une quarantaine de PME et réalise près de 140 contenus originaux par marque chaque année grâce, notamment, à ses 27 collaborateurs. Entre impertinence, humour et créativité, Tire-fesses fait la part belle aux entreprises bretonnes. Entretien avec Glenn Vigouroux, Benjamin Rolland et Thomas Tissot, les 3 co-fondateurs de l’agence.

Glenn Vigouroux, Benjamin Rolland et Thomas Tissot ©Studio Carlito

Glenn Vigouroux, Benjamin Rolland et Thomas Tissot ©Studio Carlito

vous êtes-vous connus ?

Glenn Vigouroux : Nous nous sommes connus tous les trois à l’école, à des stades différents. Avec Thomas, nous étions étudiants en droit. Moi, j’étais plutôt au fond de l’amphithéâtre quand Thomas était devant. Je l’ai connu parce que j’avais besoin des cours. (rires !) Il avait des projets musicaux et moi je me lançais dans la photographie. À l’époque, nous étions déjà assez ambitieux et nous voulions réaliser des choses ensemble. Au bout de 4 ans de droit, j’ai changé de voie pour une école du digital à Rennes (Digital Campus) et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré Benjamin.

Glenn Vigouroux, agence Tire-Fesses

Glenn Vigouroux ©Studio Carlito

Vous vous connaissez depuis longtemps. Comment vous est venue l’idée de l’Agence ?

Benjamin Rolland : À travers des stages et de l’expérience, je me suis spécialisé dans la création graphique en freelance. Glenn a, lui, développé une agence spécialisée sur Instagram. Ensemble, nous avons répondu et remporté un appel d’offres de Mr.Bricolage mais il fallait absolument nous structurer. C’est comme ça que l’agence Tire-fesses est née. Thomas nous a rejoints un peu plus tard pour développer la boîte.

G.V. : À trois, la mayonnaise a pris tout de suite. Nous avons lancé la boîte en mai-juin 2020 et nous avons décidé de recruter grâce à des aides sur l’apprentissage. Nous avons développé un sens de la culture d’entreprise. La créativité est venue au cœur de notre process. Aujourd’hui, les agences travaillent sur les réseaux sociaux par opportunisme économique et non pour leur appétence envers ces outils. C’est la grande différence avec nous !

Thomas Tissot : Les premiers recrutements nous ont mis une petite pression positive parce que nous embarquions du monde, avec nous, dans l’aventure. Il y avait un enjeu à ce que l’agence soit économiquement viable, assez rapidement. Nous avons remporté 18 appels d’offres fin 2020. Nous sommes alors passés de 3 clients à 21 ! 2 ans et demi après, nous sommes à plus de 40 clients récurrents, sans compter les entreprises avec lesquelles nous travaillons ponctuellement.

Et pour le nom Tire-fesses ?

B.R. : Nous voulions un nom marquant. Nous ne voulions pas être une agence comme toutes les autres. Les marques doivent oser l’impertinence et ce nom est un bon filtre pour les clients. Nous accompagnons les marques vers le haut comme un tire-fesses. Pour la petite histoire, avec Glenn, nous ne sommes jamais allés au ski ! (rires !)

Pourquoi s’être spécialisé dans l’agroalimentaire ?

G.V. : Je me suis toujours dit, en tant que fils de paysan, que je voulais valoriser, au maximum, les agriculteurs et quoi de mieux que de valoriser toutes nos marques bretonnes. Il y a un vrai enjeu à valoriser le territoire.

B.R. : Aujourd’hui, nous aimons profondément ce que nous faisons, créons et vendons. Nous avons une appétence pour les réseaux sociaux et l’agroalimentaire et cela se ressent dans notre travail.

À 3 ans, nous avons la volonté d’arriver à un peu plus d’une centaine de marques représentées par l’agence.

Vous vous démarquez par un ton décalé et une créativité débordante. Ces deux caractéristiques sont aujourd’hui vos principaux atouts ?

T.T. : Oui, c’est évident. Nous essayons de nous démarquer des autres agences par ce ton décalé. Toutefois, toutes les marques ne se prêtent pas à cette communication décalée. Si nous ne pouvons pas jouer sur ce registre-là, nous utilisons la pédagogie. Les personnes viennent chercher du contenu de divertissement ou de pédagogie sur les réseaux sociaux. Notre objectif est de créer une communication qui prend en compte les enjeux et considérations des uns et des autres en jouant sur ces deux curseurs.

Thomas Tissot agence Tire-Fesses

Thomas Tissot ©Studio Carlito

Vous travaillez avec une quarantaine de PME dans l’Ouest. Souhaitez-vous encore accroître le nombre de clients ?

T.T. : Nous avons un objectif de croissance. À 3 ans, nous avons la volonté d’arriver à un peu plus d’une centaine de marques représentées par l’Agence. L’évolution de la structure précède l’évolution de l’activité. Nous avons tiré les leçons de nos 18 premiers mois, aujourd’hui, nous anticipons la croissance future.

G.V. : Cet objectif est quelque chose qui fait un peu peur à nos clients. Mais cette croissance ne changera en aucun cas la qualité des services proposés. Nous ne voulons pas grossir mais grandir. Cela nous permettra d’avoir des moyens en plus. La clef de Tire-fesses est la fidélisation des clients et des collaborateurs. Le bouche- à-oreille est le meilleur moyen d’arriver à cet objectif.

L’ancrage local semble vous tenir à cœur. Pourquoi ?

B.R. : Nous avons fait nos vies à Rennes. Rien ne nous empêche d’aller rencontrer des personnes dans toute la France, mais nous avons envie de rayonner à Rennes.

T.T. : Cet engagement territorial est encore plus ancré puisque nous venons de rejoindre Produit en Bretagne. Nous voulons être des acteurs actifs du territoire. Paris n’a pas le monopole des bonnes idées et nous avons envie de prouver qu’il y a des alternatives viables dans la région. Nous voulons également montrer aux jeunes que la Bretagne n’est plus un choix par défaut pour travailler mais bien une vraie solution.

Benjamin Rolland agence Tire-Fesses

Benjamin Rolland ©Studio Carlito

Au 31 mars 2022 à la clôture du second exercice de l’agence -, vous aviez 600 000 euros de chiffre d’affaires. Quel est votre but pour l’année 2023 ?

T.T. : Cette année, notre chiffre d’affaires sera, en toute logique, de 1,2 million. D’ici 3 ans, nous espérons être entre 4 et 5 millions de chiffre d’affaires. Ce ne sera pas exclusivement sur l’Agence, nous avons des perspectives de diversifications et des objectifs de lancer des services et des produits complémentaires à ce que nous proposons aujourd’hui. Sur l’évolution des effectifs, je pense que nous serons à une soixantaine de collaborateurs, à voir si la réalité économique suivra.

Pour la petite histoire, avec Glenn, nous ne sommes jamais allés au ski !

Vos 27 collaborateurs sont également une pièce maîtresse de votre croissance ?

B.R. : Oui, absolument ! Nous ne nous sommes jamais trompés dans les recrutements. Nous essayons de transmettre la passion de notre métier. Toutes les personnes qui sont dans la boîte sont motivées et progressent. Des fois, c’est presque difficile de les faire partir de l’Agence. (rires !)

G.V. : C’est plus qu’une simple agence, nous créons du lien tous ensemble et pour autant il y a de vraies valeurs autour du travail et de la solidarité qui sont deux piliers très importants.

T.T. : Nous ne sommes pas managers, nous apprenons en même temps que notre équipe et ils en ont conscience. Aujourd’hui, nous nous estimons chanceux de l’équipe qui nous accompagne au quotidien. Et nous sommes très lucides sur le fait que nous ne serions pas là sans nos collaborateurs. Ils nous ont fait grandir.

Nos collaborateurs nous ont fait grandir

Vous êtes jeune et à la tête d’une agence en pleine croissance. Comment gérez-vous cette hyper croissance ?

T.T. : Pour arriver à cette croissance, il y a beaucoup d’heures de travail. Bien s’entourer est primordial parce que nous n’avons pas toujours les bonnes réponses. L’association Tactique nous a accompagnés, tout comme les professionnels dans notre domaine.

G.V. : Nous faisons ce qu’on appelle des « Fuck You Meeting ». Le principe est simple : nous allons au bar et nous discutons de tout ce qui nous énerve chez les deux autres. C’est aussi ces moments-là qui nous font grandir. Nous pratiquons l’honnêteté et la transparence radicale.