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Hermine Mauzé, présidente de Femmes de Bretagne et de Loire-Atlantique depuis juin 2023, évoque les actions que l’association met en place pour « libérer les femmes de l’autocensure ».
Quelles sont les principales missions de l’association ?
Hermine Mauzé. Notre réseau agit pour favoriser la création, la reprise et le développement d’entreprises par les femmes sur le territoire breton et de Loire-Atlantique.
Nous avons trois missions. D’abord, sortir les femmes de l’isolement : la mise en réseau, car l’entrepreneuriat en nécessite absolument un. La deuxième mission, en construction, c’est de remettre les femmes dans les cursus de l’entrepreneuriat. Notre troisième raison d’être, c’est aussi d’être un bon guichet pour flécher le chemin des entrepreneuses. Il y a de nombreux acteurs sur tout le parcours entrepreneurial mais on ne sait jamais vers quel guichet se tourner aux différentes étapes du processus.
« Près de 40 % des entrepreneurs en Bretagne sont des femmes »
Économiquement, comment fonctionne l’association ?
H. M. L’association fonctionne sur un modèle mixte classique, nous avons un budget global de fonctionnement de 250 000 euros annuel, issus de subventions et d’une quinzaine de partenaires privés à l’année : BPGO, les EPCI, The Land, BPI (avec Vincent Lebrecht le responsable des associations), le FEB, la BPI, AG2R, le groupe Rocher, le Printemps… Évidemment ces partenaires privés sont choisis en fonction de leurs actions en faveur des femmes. C’est un vrai combat.
Nous avons aussi des aides des institutionnels, notamment la région et son président, Loïg Chesnais-Girard, très attaché au tissu associatif.
Autrement, les 1 600 adhérentes, issues de 70 villes, cotisent à hauteur de 45 euros par an. C’est très peu : nous nous adressons à des zones rurales et certaines ont peu de moyens à consacrer… Nous ne voulons pas que cela soit un frein à l’adhésion au réseau, même si, avec les problématiques d’inflation, nous allons être forcées de revoir les tarifications.
Vous organisez des évènements ?

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H. M. Nos 100 coordinatrices bénévoles mettent en place 600 événements annuels sur toute la Bretagne historique, allant des ateliers sur tous les sujets liés à l’entrepreneuriat (Comment gérer les Fonds, Créer un business plan, Apprendre à négocier, Quelle posture adopter…). Nous sommes aussi sur des temps forts : par exemple le prix écovisionnaire, le Forum économique breton auquel on est associées etc.
Ces événements permettent de réunir les adhérentes et de faire tomber le frein majeur : l’autocensure. Beaucoup de femmes n’osent pas entreprendre parce qu’elles ont peur.
L’entrepreneuriat est toujours un milieu masculin ?
H. M. Les temps changent, mais dans certaines situations, c’est toujours sur les femmes que repose la gestion d…